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Auteur | Message |
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Karel Stamenkovic Patient
Sexe : Nombre de messages : 1824 Age : 32 Nationalité : Bosniaque, Français
| Sujet: Plus d'écriture... Lun 15 Nov - 21:58 | |
| Ce n'est pas exactement de la philo mais bon... Je sais qu'on en a plusieurs dans nos membres qui écrivent aussi en dehors des RP (Devon, Ethan, par exemple, et d'autres aussi sûrement). Donc si ça vous dit de nous faire partager un peu de votre écriture en dehors du rp, ça serait sympa, moi je suis très curieuse et ça me ferait plaisir de vous lire et de commenter si jamais vous voulez des commentaires. |
| | | Dr. Clarence Millet Directeur du CSHEMAS
Sexe : Nombre de messages : 2301 Age : 47 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 28 Nov - 16:22 | |
| Tiens, ma dissert' de philo >< - Spoiler:
Les êtres humains ont la particularité d’avoir des cultures très différentes les unes des autres. Certaines questions fondamentales les rassemblent, toutefois. Il en va de la sorte avec les sujets d’origine et de mort. Il existe aussi un objectif collectif qui semble inné chez l’homme : il s’agit de la recherche du bonheur. Les moyens pris pour atteindre cet état de satisfaction diffèrent d’un individu à l’autre, mais certains anciens sages croyaient que la philosophie était un moyen établi d’y parvenir. L’éducation philosophique favorise-t-elle ainsi le bonheur? Dans un premier temps, il sera donné une explication sur le sujet. Suivra ensuite ma prise de position sur le propos et mon argumentation. Finalement, il y aura une réfutation contre une objection possible à ma thèse.
Je crois que la philosophie et l’éducation philosophique favorisent le bonheur, dans la mesure où la philosophie apporte une prise de conscience sur l’impossibilité de répondre aux grandes questions fondamentales. La philosophie est une discipline qui propose une interrogation sur la vie, et principalement l’être humain. C’est aussi une recherche de vérité qui, toutefois, n’apporte pas toujours de réponses. Le bonheur est un état de satisfaction durable qui apporte la paix et la sérénité. La connaissance, au même titre que le bonheur, doit être atteinte en deux étapes : le passage de l’ignorance double à l’ignorance simple, puis de l’ignorance simple à la connaissance. La philosophie permet à l’être humain de franchir deux étapes semblables pour atteindre le bonheur. Ainsi, la philosophie permet de détacher l’esprit des désirs matériels puisqu’elle emmène la compréhension que les plaisirs terrestres sont éphémères. Le passage de l’insatisfaction vers le détachement est la première phase nécessaire pour atteindre le bonheur. La philosophie bouddhiste décrète que pour atteindre le Nirvāna (apaisement), il faut tout d’abord se détacher des désirs matériels, qui créent la souffrance . La philosophie est un questionnement qui peut amener à raisonner sur l’inutilité des plaisirs matériels, qui sont provisoires et qui apportent plus d’insatisfaction à long terme que de satisfaction. Il y a un parallèle à faire avec l’allégorie de la caverne dans le sens où cette étape d’acceptation consciente qu’est l’ignorance simple correspond en tout point au détachement à effectuer envers le monde matériel pour atteindre le bonheur, comme le prisonnier libéré de ses chaînes est à la recherche de la vérité. La philosophie enlève, de cette façon, une anxiété immense à l’individu « éveillé », car elle annule le questionnement qui crée l’anxiété, emmenant un état que j’appellerais « bonheur neutre », en opposition au bonheur superficiel apporté par le matérialisme. La philosophie joue un autre rôle dans la recherche et l’atteinte du bonheur, la forme plus pure du bonheur, le « bonheur profond ». Cette deuxième étape du cheminement vers la sérénité est l’attachement au monde spirituel. Le détachement des désirs matériels crée une compréhension de soi plus profonde, ce qui apporte une satisfaction durable. Platon déclare dans le Charmide « que c’est précisément à se connaître soi-même que consiste la sagesse » , répétant la devise célèbre de Socrate, qui signifie que la sagesse et, par extension, le bonheur et la paix, reposent sur la bonne connaissance de soi, de ses limites quant à la connaissance et à l’acceptation de celles-ci. Un individu détaché du monde matériel et attaché au monde psychique sera sans aucun doute plus heureux, pour autant qu’il agisse de manière morale, car il sera débarrassé de l’envie et le désir, comme il a été mentionné précédemment, mais surtout il aura trouvé un état plénitude dont rien ne pourra le soustraire. Cela est atteint par la philosophie telle que pratiquée par Socrate, celle portant vers le juste et le bien. Non seulement la justice et la justesse des actions sauront englober l’être humain d’un monde stable, le bien apportera une satisfaction encore plus grande de la vie chez celui-ci. Comme le prisonnier de la caverne qu’on amène à l’extérieur, l’individu qui tâchera de s’analyser en profondeur et de se fixer des objectifs moraux plutôt que financiers ou matériels sera plus en paix qu’un autre. L’éducation philosophique apporte ce questionnement, et, par le fait même, cette connaissance accrue de soi-même, ainsi que la satisfaction qui l’accompagne. À l’opposé, certains pourraient croire que l’éducation philosophique ne favorise pas le bonheur, car elle apporte un certain état d’instabilité. En effet, lors du détachement d’une personne du monde matérialiste, et alors qu’elle n’est pas encore entrée dans le monde psychique – alors qu’elle n’est pas encore complètement sortie de la caverne – il y a certainement un moment de doute très important qui peut déstabiliser profondément celle-ci. Ce déséquilibre pourrait être considéré comme une souffrance qui ne conduirait bien entendu jamais au bonheur. Un être dont la vie aurait été basée sur le matérialisme se retrouverait subitement sans but à son existence et ne pourra peut-être pas envisagé le futur de manière rationnelle. Certes, cette situation pourrait arriver mais cela signifierait que la philosophie n’aura pas été bien enseignée ni mise en pratique, donc que l’argument devient nul car il ne s’applique pas dans une situation usuelle. En effet, si le parcours de l’individu recherchant le bonheur par la philosophie suit les règles, il est peu possible que celui-ci n’atteigne pas la satisfaction. Il n’est pas cependant dit qu’aucune difficulté ne saura venir troubler le parcours philosophique de cette personne, car la recherche du bonheur n’est pas reconnue comme étant une quête facile. Cependant, si le détachement du monde physique et que l’attachement au monde psychologique sont réussis, le but ne saura qu’être atteint.
Le bonheur est, sans conteste, un idéal que peu de gens atteignent dans leur vie, bien que la grande majorité le vise. Il peut être atteint grâce à la philosophie et à l’éducation philosophique, par le renoncement aux désirs matériels et la connaissance profonde de soi. La quête du bonheur peut aussi être accomplie grâce à d’autres domaines de pensée telle que la religion, où l’on y fait cependant référence comme à un état de sérénité ou de paix. Une autre question pourrait ainsi faire suite à ce texte : quels sont les autres moyens de favoriser le bonheur?
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| | | Karel Stamenkovic Patient
Sexe : Nombre de messages : 1824 Age : 32 Nationalité : Bosniaque, Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 28 Nov - 17:31 | |
| ouais! enfin quelqu'un répond à mon appel!
je critique pas ta dissert, mais d'un point de vue personnel, ça ne me semble pas si clair par contre ce qu'est le bonheur. acheter peut rendre certains heureux, non? |
| | | Dr. Clarence Millet Directeur du CSHEMAS
Sexe : Nombre de messages : 2301 Age : 47 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 28 Nov - 17:45 | |
| Mais c'est du bonheur "superficiel". Il faut recommencer à chaque fois pour être "heureux". Tu comprends? |
| | | Karel Stamenkovic Patient
Sexe : Nombre de messages : 1824 Age : 32 Nationalité : Bosniaque, Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 28 Nov - 21:19 | |
| non. :p le bonheur c'est un truc que t'as besoin de faire une fois, et puis, voilà, t'es correct? |
| | | Dr. Clarence Millet Directeur du CSHEMAS
Sexe : Nombre de messages : 2301 Age : 47 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 28 Nov - 21:20 | |
| U__U Tu te moques de moi! |
| | | Luna Bobin Patiente
Sexe : Nombre de messages : 546 Age : 46 Nationalité : Française
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mar 30 Nov - 15:24 | |
| Tiens, vous écrivez vos dissertes de philo en parlant à la première personne, en annonçant clairement que c'est votre position personnelle ? C'est marrant, nous, au lycée, on nous a dit de ne jamais faire ça.
Je devrais te faire lire un texte, Doc, qui va très bien avec ta disserte. Il faut que je vois si j'ai gardé mes cours (mémorables) de philo de terminale, ce qui n'est pas dit. Mais si je l'ai, je te l'enverrais si ça t'intéresse. Ca reprend ton idée que le bonheur ne peut être atteint qu'une fois détachée du matérialisme, car ce dernier n'apporte que des moments de satisfaction éphémères par la réalisation ou la satisfaction d'un désir mais c'est ne pas un réel bonheur, car, étant éphémère, il entraîne un besoin de satisfaire de plus en plus de désirs et, au final, cela n'apporte pas une pleine satisfaction mais plus de maléfices que de bénéfices. Je crois que l'un de ses arguments aussi est que le "bonheur" matériel peut être facilement retirer, tandis que le véritable bonheur est, certes, dur à atteindre, mais une fois trouvé, on ne peut l'enlever à la personne.
(ce sont les idées du textes, non les miennes, et c'est de mémoire, donc c'est peut-être un peu erroné mais ça doit être globalement juste vu que j'ai eu à travailler dessus à l'occasion d'une disserte sur le bonheur et le désir.) |
| | | Dr. Clarence Millet Directeur du CSHEMAS
Sexe : Nombre de messages : 2301 Age : 47 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mar 30 Nov - 15:58 | |
| Awesome *_* C'est très bouddhiste comme philosophie, à vrai dire. Je l'ai pas poussé jusqu'à l'extrême dans mon texte parce que j'allais dépassé le nombre de mots permis, mais dans mon livre il est dit que le détachement doit concerné autant les désirs matériels (comme un ordinateur, etc.) que les désirs corporels, etc. C'est assez bizarre en fait, c'est comme accepter d'arrêter de vouloir quoi que ce soit d'autre que la paix intérieure. Mais j'ai dit poussé à l'extrême D'habitude on est pas sensé écrire à la première personne mais le prof nous a dit de le faire pour ce travail, aucune idée pourquoi. Ça doit faire augmenter la moyenne de groupe vu que personne ne va se tromper U_U |
| | | Aleksis Cole Patient
Sexe : Nombre de messages : 628 Age : 33 Nationalité : Australien
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mar 30 Nov - 22:02 | |
| Ok c'est pour un travail de littérature... je devais écrire un texte fanstique... dites-moi ce que vous en penser et quelles améliorations pourrais-je apporter... please (AH et c'est inspiré du dôme de Genbaku et du parque l'entourant. )
Genbaku
Je regardais, de l’autre côté de la rive, le bâtiment à moitié détruit. Les lumières rendaient ses murs extérieurs verdâtres alors que l’intérieur semblait un gouffre aspirant toutes les sources lumineuses présentes. Il m’intriguait. Seul vestige de la ville à la suite de la grande bombe, il attirait des milles et des milles de curieux… et moi. Enfin, après un long moment à le contempler, je décidai de m’en approchai, sans délogé mon regard de sa coupole d’acier. Plus je m’y approchais plus mon souffle s’accélérait. J’avais fais tant de chemin pour le voir. C’est lorsque je vis une forme à ma gauche que je détournai le regard de la cime de l’édifice.
Un monument avait été élevé au milieu de la place centrale. Ce ne fut qu’à quelques pas, que je distinguai une plaque commémorative. Je ne m’y attardai pas. Enfin, je les entendis. Des ailes d’oiseaux. Un battement d’ailes de centaines d’oiseaux. Puis, tout commença par un simple murmure. Ce fut lorsque je collai ma main sur la paroi froide de la statue qu’il me sembla deviner une voix derrière le bruit produit par les volatiles. Elle me chuchotait à l’oreille. Alors que je me retournai, une douleur me parcourue le bras. Un cri de souffrance m’échappa.
Je reculai tout en perdant l’équilibre. Une peur s’installa en moi. L’air semblait avoir perdu quelques degrés depuis cinq minutes. J’aurais dû quitter, j’aurais dû fuir, j’aurais dû… mais je restai. Au loin, un réverbère s’éteignit, augmentant l’obscurité des lieux. En me relevant, ma vue se troubla. Les sons de la ville devinrent confus à mes oreilles. Je me pliai en deux afin de ne pas basculer à nouveau vers l’arrière. Quelques instants plus tard, tous mes sens me revinrent. Peut-être n’avais-je que rêvé. Il était tard et la fatigue m’affectait plus que je ne devais le pensais. Un malaise passager, simplement. Malheureusement pour moi, j’avais un doute qui perdurait. Mon cœur se mit à battre plus rapidement et résonnait dans tout mon être comme si l’on frappait ma cage thoracique d’un marteau. Alors que je m’approchai une nouvelle fois, ce ne fut plus des battements d’ailes que j’entendis, mais les cris mêmes des oiseaux. J’hésitai un instant. Enfin, je me décidai. Je collai mes deux paumes, une nouvelle fois, sur la surface lisse. Les oiseaux se turent. Je distinguai alors la voix d’une petite fille. «644 grues, il m’en manque encore 356.» Je sentis une force s’exercer sur moi. L’on m’aspirait en dehors de mon corps. Je voulus hurler mais ce ne fut que pour produire un son strident. Enfin, je perdis connaissance.
En revenant à moi, des touristes me fixaient de leurs yeux interrogateurs. On tapa sur la glace me séparant d’eux. Une nouvelle grue cyan et or en origami venait d’apparaître parmi les autres. J’étais apparu parmi les autres.
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| | | Jimmy Purter Patient
Sexe : Nombre de messages : 221 Age : 38 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mer 1 Déc - 11:18 | |
| J'aime, vraiment Le seul truc qui pourrait améliorer ton texte, c'est enlever les quelques fautes qui s'y trouvent Je connais pas le truc duquel c'est inspiré, mais ton texte est vraiment bien sympa, t'as un bon style. Voilà |
| | | Dr. Clarence Millet Directeur du CSHEMAS
Sexe : Nombre de messages : 2301 Age : 47 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mer 1 Déc - 11:23 | |
| Il reste des fautes? U_U Désolée Cole D: |
| | | Jimmy Purter Patient
Sexe : Nombre de messages : 221 Age : 38 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mer 1 Déc - 11:34 | |
| Oui j'en ai vu quelques-unes. Pourquoi tu lui avais corrigé? C'est des fautes d'accord des verbes. Celles que j'avais vu sont les suivantes: je décidai de m’en approch er, sans délog erIl était tard et la fatigue m’affectait plus que je ne devais le pens er. Par contre, en relisant je me suis rendue compte que soit j'ai un soucis niveau conjugaison soit tu as mélangé des temps du passé et des temps du futur. Est-ce que c'est voulu, que c'est moi qui me trompe, ou alors c'est une faute? Parce que certains verbes sont au passé simple et à l'imparfait, et d'autres sont au futur simple... Et vu que tout le reste du texte est au passé, je pense que soit c'est un effet de style voulu, soit c'est une faute... A toi de voir (oui je sais je cherche la petite bête, mais c'est mes cours de grammaire qui me montent à la tête ) |
| | | Luna Bobin Patiente
Sexe : Nombre de messages : 546 Age : 46 Nationalité : Française
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mer 1 Déc - 12:28 | |
| J'aime bien ton texte, il est sympa, même si je connais pas non plus l'origine de ton inspiration. C'est une jolie histoire. |
| | | Aleksis Cole Patient
Sexe : Nombre de messages : 628 Age : 33 Nationalité : Australien
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mer 1 Déc - 20:28 | |
| L'origine vient du Bengaku... C'est l'unique bâtisse ayant résister à la bombe atomique à hiroshima. Il y a un monument dédier aux enfants qui ont été tués soit lors de l'explosion, soit par les radiations. Il y avait une petite fille qui croyait qu'en faisant 1000 grues en origami elle serait guérie, mais elle est morte avant.
Et merci Jimmy. |
| | | Karel Stamenkovic Patient
Sexe : Nombre de messages : 1824 Age : 32 Nationalité : Bosniaque, Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mer 1 Déc - 22:12 | |
| ouah, c'est cool Aleksis, ça me fait penser au textes des axolotls, où le gars se retrouve derrière la vitre.
ce défi de faire 1000 grues, pour une cause, existe encore. j'ai une amie australienne qui l'a réalisé, elle a fait 1000 grues contre le cancer je crois. ça a dû être long. |
| | | Jimmy Purter Patient
Sexe : Nombre de messages : 221 Age : 38 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Jeu 2 Déc - 4:37 | |
| Moi faudrait déjà que j'arrive à en faire une de grue, et ça c'est pas gagner En tout cas je connaissais pas cette histoire merci Aleksis de m'avoir fait découvrir! Et ton texte prend une dimension supplémentaire quand on sait ça! |
| | | Dr. Clarence Millet Directeur du CSHEMAS
Sexe : Nombre de messages : 2301 Age : 47 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 30 Jan - 19:53 | |
| Il devait être en fin d’après-midi lorsque Clovis ouvrit finalement les yeux. Son premier réflexe fut de grogner bruyamment en réponse à la sensation horrible qui envahissait son corps. Chaque seconde qui passait le faisait sentir plus misérable que la seconde précédente. La nausée atteint un point culminant et l’estomac de Clovis se révulsa; il vomit, comme ça, au milieu du salon, sur le tapis. Ses yeux se brouillèrent de larmes lorsque les relents de ce que son ventre avait rejeté atteignirent son nez. Il s’essuya la bouche avec la manche de son t-shirt et entreprit de s’asseoir, faisant fi de la migraine assaillant ses tempes. Il jeta un coup d’œil à la pièce dévastée, ne songeant plus qu’à une seule chose : il fallait qu’il arrête de boire. |
| | | Karel Stamenkovic Patient
Sexe : Nombre de messages : 1824 Age : 32 Nationalité : Bosniaque, Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 30 Jan - 21:15 | |
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| | | Dr. Clarence Millet Directeur du CSHEMAS
Sexe : Nombre de messages : 2301 Age : 47 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 30 Jan - 21:33 | |
| Ça en fait 120 peut-être... Relève le défi si tu veux. |
| | | Devon ''Breaker'' Lloyd Patient
Sexe : Nombre de messages : 86 Nationalité : Anglaise
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 30 Jan - 22:52 | |
| J'aime ta nouvelle, Doc! Elle est bien ^^ 100 mots, c'est tellement peu O.o |
| | | Yun Chim Dae Patient
Sexe : Nombre de messages : 28 Age : 34 Nationalité : Coréen
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Dim 30 Jan - 23:05 | |
| Merci. Je me suis forcée pour pas défoncer les limites du prof et faire un truc gore/yaoi/pédophile/ou autre truc sympa dans le genre. La prochaine fois qu'elle nous sort un truc con du genre, je fais une fanfic sur Karel. |
| | | Devon ''Breaker'' Lloyd Patient
Sexe : Nombre de messages : 86 Nationalité : Anglaise
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Lun 31 Jan - 1:02 | |
| Mais non! Parle de Devon et sa peur des fenêtres et son automutilation! XD |
| | | Julia David
Nombre de messages : 114 Nationalité : Israëlo-Canadienne
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Lun 31 Jan - 4:24 | |
| Ca fait 100 mots ? Ca parait peu ! Mais j'adore ! |
| | | Julia David
Nombre de messages : 114 Nationalité : Israëlo-Canadienne
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mer 2 Fév - 13:11 | |
| C'est le début d'une des histoires que j'écris récemment. Dites moi ce que vous en pensez, s'il vous plaît ! - Spoiler:
Le vent glacial s'engouffra sous son manteau et fit frissonner son corps mince et instable. Alban n'eut pas le courage de resserrer son vêtement. Il paraissait si maigre et sa démarche était si mal assurée que n'importe quel témoin aurait craint qu'il ne s'envole. Mais il n'y avait personne à cette heure (quoi qu'il ignora quelle heure il était) et il lui sembla que sa conscience pesait si lourd sur ses épaules qu'il devait plutôt lutter pour rester debout. S'il n'était pas si lâche, il se serait laissé tomber à genoux sans plus attendre, là, tout de suite, dans la nuit froide, avec le vent qui soufflait si fort que les pans de son manteau battaient douloureusement ses cuisses trop maigres. Il abandonnerait par terre sa grande carcasse osseuse comme une marionnette désarticulée jusqu'à mourir gelé. Mais il y avait longtemps qu'il ne se faisait plus d'illusion sur son compte... L'alcool l'imbibait comme un manteau de ténèbres poisseux et rendait ses jambes flasques et cotonneuses. Il ne savait plus d'où il venait, et à quoi bon s'en souvenir d'ailleurs ? Et il n'avait aucune idée de là où il allait. Il savait seulement qu'il ne voulait pas rentrer à la maison. Même si son cerveau embrumé ne réussissait à dire s'il s'agissait du pavillon où l'attendaient sa femme et ses enfants ou le taudis qui lui servait maintenant d'appartement. Sa vie lui avait filé entre les doigts si vite qu'il n'avait toujours rien compris.
Accablé, il n'était plus que l'ombre de lui-même et faisait dix ans de plus que ces quarante-cinq ans. Le teint gris et les yeux cernés, Alban grogna et s'essuya le visage de ses mains comme si cela allait effacer les ravages de l'alcool et de la fatigue. Il se sentait plus lamentable chaque seconde. Quelqu'un de plus courageux ou de moins imbibé aurait jeté la bouteille d'alcool au loin, mais il n'avait même plus cette prétention. Il s'enfila une nouvelle gorgée d'alcool qui lui brûla le gosier et coula dans sa barbe. Plus une pensée, plus rien ! L'alcool endormit la faible lueur de lucidité qui commençait à se réveiller dans le brouillard de sa honte et il s'apaisa. Dans les brumes de son cerveau, il entendit quelqu'un soufflait comme un boeuf et cessa de tituber, en alerte. Il lui fallut un instant pour réaliser qu'il s'agissait de sa propre respiration. Il laissa échapper un nouveau gémissement, las, et leva les yeux autours de lui. Il faisait nuit depuis longtemps, des heures lui semblait-il (mais de toute façon, le jour et la nuit n'avaient plus aucune importance pour lui qui baignait dans ses ténèbres). Dans l'obscurité, il crut distinguer la silhouette des arbres qui craquaient sous le vent, et, partout autour de lui, de la pelouse. Où est-ce qu'il était tombé cette fois ? Ses yeux se remirent lentement à chercher. Un banc. Un bosquet de plantes. Un parc, reconnut-il après une longue minute. Un parc ! C'était ça ! Une goutte, puis deux, vinrent chatouiller son visage. Trois. Dix. Alban s'essuya bruyamment le visage, perplexe. Son manteau se tachait. Ses cheveux se mouillaient. Lorsqu'il comprit qu'il venait simplement de se mettre à pleuvoir, Alban se sentit bête. Une vague de tristesse et de solitude l'envahit. Ses épaules s'affaissèrent d'avantage et il baissa la tête, honteux. Et la nuit tranquille s'enfonça sous les arbres, tandis qu'il balbutiait tout seul comme un chien mouillé, quelque part dans un parc désert.
Perdu, il tourna lentement sur lui-même comme s'il cherchait à retrouver son chemin. Des pensées, décousues, égermaient dont ne sais où comme des fantômes pour le torturer. Torturer sa conscience. Sa conscience torturée. Depuis combien de temps n'avait-il rien mangé ? Ou pris une douche ? Depuis combien de temps ne faisait-il que boire ? Boire ! Boire ! Et boire encore ! Boire pour oublier qu'il n'était plus qu'une loque ! Plus rien ! Elle lui avait tout pris ! Ses gosses, sa maison, son travail ! Il avait tout perdu à cause d'elle ! Claudine !... Ou c'était lui ? Il était seulement allé chercher ailleurs ce qu'il n'y avait plus chez lui. Ca faisait combien de temps qu'il n'avait pas fait l'amour à sa femme ? Qu'ils ne s'étaient pas touchés ? Leur couple battait de l'aile depuis longtemps, il s'en souvenait. Leur ménage c'était essoufflé et, pour ça, ils étaient deux dans l'affaire ! Catherine, elle, elle devait bien valoir tout ce qu'il avait perdu pour elle, n'est-ce pas ? Elle ne ressemblait pas à sa femme, en tout cas, c'était sûr ! Son cerveau embrumé avait du mal à réfléchir après tout ce temps passé à tout faire pour l'assommer. Alban voulait que son cerveau se taise, endormir sa conscience gorgée par gorgée et ensuite se rouler dans sa honte et son mépris. Ca le consoler de se dire que c'était de la faute de sa femme et de la routine ennuyeuse qu'elle avait voulu lui imposer. Ca le rassurait. Il marchait et remachait sa version de l'histoire, rabâchant la pénibilité et la lassitude de la vie à la maison où il aurait finit aussi gris, poussiéreux et vivant qu'un meuble en carton, usé jusqu'à la moëlle. Il se répétait ça jusqu'à ce qu'il se calme, comme un enfant qui suce son pouce pour se rassurer. Et quand, enfin, sa culpabilité ne le taraudait plus, quand tout était bien ficelé, sous contrôle, et avec la certitude rassurante qu'il avait raison et qu'il était la victime, alors le pauvre homme s'endormait, entouré de ses ténèbres comme d'une chaude et familière couverture. Un goût amer lui monta à la bouche et il claqua sa langue pâteuse pour essayer de le chasser. Pourtant, il avait beau ruminé, il devait bien admettre qu'il ne se rappelait aucun moment de bonheur avec Catherine. Il savait bien avoir pris du bon temps avec elle, mais il ne comprenait pas ce qu'il lui avait trouvé d'extraordinaire. Il ne se souvenait même plus à quoi elle ressemblait. Brune ou blonde ? Rousse ? Brune sûrement ! Il avait toujours aimé les brunes !... Enfin, il croyait. Depuis combien de temps il n'avait pas regardé une fille ? Il regarda sa bouteille et soupira longuement, mesurant à quel point il s'était déconnecté du monde. Un instant, des rêves érotiques lui revinrent, des fantasmes que lui inspirait la boisson, seul dans son lit vide. Entre ses draps froids, il devenait alors un champion. A ce souvenir misérable, il sentit son pénis durcir et un sentiment paradoxal de castration l'envahit. A quoi est-ce qu'il jouait ?
Il avait froid et se sentait bouffi, les yeux agars. Il voulut prendre ses enfants dans ses bras. Il avait envie de les serrer fort contre lui et de ne plus jamais les laisser partir ! Comment ils s'appelaient ? Y avait Emma... Emma, oui, c'était ça... sa fille ! Elle avait de si beaux cheveux roux ! Et puis, y avait les garçons : Paul, et Lucas. Quel âge il avait Lucas ? Et Emma ? C'était quoi sa couleur préférée ? A quel jeu Paul aimait jouer ? Au fil de ses pensées, Alban se rendit compte qu'il ne connaissait rien de ses enfants. Comme si la brume se levait, qu'un voile se déchirait devant ses yeux. Ce n'était pas les siens ! Il ne savait rien d'eux, n'avait jamais rien su. Cette révélation l'horrifiait et il se mit à transpirer, un frisson lui parcourant l'échine. Il n'y avait jamais réfléchit avant aujourd'hui. Où était-il quand il avait encore une chance de le savoir ? Dès cet instant, il voulut qu'on lui rende ses enfants ! Il eu envie de courir jusque chez sa femme pour les retrouver. Il avait tant de choses à leur demander ! Tant de choses à rattraper ! Une minute, il voulut rentrer chez lui. Le pauvre homme tituba sur un ou deux mètres, sans même se rendre compte qu'il ne savait ni où il était, ni où habitait son ex-femme. Ses yeux fous fouillaient frénétiquement l'obscurité. Hystérique et angoissé, il avait du mal à respirer. Il avait chaud et froid en même temps. La peur ancestrale du noir revenait le hanter et il chercha un endroit où fuir, se cacher des monstres de son enfance qui allaient sûrement surgir de l'obscurité pour le dévorer. Alban se recroquevilla sur lui. Il avait le sentiment que mille yeux l'observaient d'un air cruel et entendu. Il en sortait de partout et ils le fixaient dans l'obscurité en lui disant : _ « Tu ne peux pas te cacher ! Nous savons ! Nous savons tous de tes démons et de tes fautes ! Nous te voyons comme tu es, un homme misérable et pleutre qui pleure comme un bébé avec sa bouteille ! Tu ne peux pas nous fuir, Alban ! Nous sommes partout autours de toi et nous voyons dans ton coeur ! Nous voyons tout ce que ce que tu veux cacher ! Mauvais mari ! Mauvais père ! Lâche ! » rugirent les yeux à son oreille. Alban sentit à peine le liquide chaud qui coulait entre ses cuisses. Il baissa les yeux, hébété, puis se mit à pleurer. Il se sentait comme un petit enfant, perdu dans le noir, tout seul et désemparé. _ « Pardon ! » gémit-il. « Pardon ! Je suis désolé !... Claudine ! » Misérable ! Il était misérable ! Une pauvre loque qui n'avait plus personne pour lui pardonner ou l'aimer. Il avait mal dans sa poitrine comme s'il allait faire un infarctus. Il resta là, debout, incertain, à gémir comme un gros bébé. Au bout d'un temps incertain, il fit disparaître les larmes silencieuses qui coulaient encore le long de ses joues d'une main bourrue et essuya sa morve d'un revers de main qu'il frotterait ensuite sur son manteau de luxe. Son poing gelé se referma plus fermement sur la bouteille et avala une grosse rasade d'alcool bon marché. Il sentit son ventre protester. Il tenta malgré tout d'avancer. Il fit un pas, trébucha sur quelque chose et s'effondra face contre terre.
Quand Alban revint à lui, pâteux et nauséeux, le soleil se levait. Il gémit longuement, incapable de se relever. Le mal de crâne fut aussitôt relaigué au second plan lorsque son estomac se révulsa. Sa poitrine se souleva tandis qu'il vomit ses entrailles. La bile lui brûla la trachée plus sûrement qu'une bonne gorgée d'alcool et l'odeur lui montant aux narines lui arracha des larmes. Il se sentait con, plus pitoyable qu'un chien de rue galeux, mais il n'eut pas la force de se relever tout de suite. Malgré un horrible mal de crâne, il parvint à se mettre assis. Alban regarda autour de lui en essayant de se rappeler où il était. De l'herbe partout, et puis ses yeux buttèrent sur quelque chose. Alban n'était pas sûr de ce que c'était. Blanc et bleu, cela ressemblait à une tête... une tête humaine... Brusquement, Alban se releva et recula de plusieurs mètres, affolé. Il regarda autour de lui, en panique, mais le parc était désert. Aussi ses yeux revinrent à nouveau sur ce qu'il avait trouvé. Il fixa le visage anormalement bleu de la jeune fille tandis que son sang quittait le sien. Ses longs cheveux châtains se répandaient autour d'elle comme une auréole. Ses yeux quittèrent le visage inerte de la morte et découvrirent le reste de son corps qu'on avait laissé là, dans le froid. Nue. Alban sentit qu'il allait avoir la nausée. Quelqu'un l'avait laissée là ! Si son corps n'était pas si froid et inerte, on pourrait croire qu'elle dormait. Les yeux ouverts. Alban ne pouvait détacher son regard des yeux, vides, de l'enfant. Elle avait l'air d'avoir souffert. Si sa peau n'avait pas cette teinte bleuâtre et si pâle, elle aurait sans doute était belle. Le ventre du sdf ne put en supporter d'avantage. Il se retourna pour vomir ce qu'il pouvait. Haletant, il jeta un dernier coup d'oeil à la morte, s'excusa presque en pensée et s'enfuit.
Lorsque Max arriva au niveau du parc, il ralentit le pas. Sa mâchoire se serra lorsqu'il pensa à ce qui l'attendait. Il jeta un coup d'oeil à son collège. Lui non plus n'avait pas l'air pressé d'arriver sur les lieux. Ils s'arrêtèrent au niveau de l'ambulance. Les pompiers avaient déjà sorti le brancard. Ils n'attendaient plus qu'eux pour emporter le corps. Max jeta un coup d'oeil alentour. De la pelouse à perte de vue, encadrée par les arbres, mais le corps – qu'il pouvait voir d'ici – se trouvait au niveau d'une légère dépression aménagée. Il traversa d'un pas le petit ruisseau qui avait gelé. Un endroit tranquille, parfait pour un rendez-vous au clair de lune... Du moins, pas avec le temps qu'il avait fait cette nuit. Deux pompiers restaient encore près du corps, ainsi que le médecin légiste. _ « Qui a découvert le corps ? » interrogea-t-il. _ « Ce sans-abris ! » indiqua un pompier. « Il décuve. Il faut dire qu'une découverte pareille, ça doit vous remettre les idées en place mieux qu'une douche froide... » soupira-t-il. « Ca l'a laissé en état de choc, on l'emmène avec nous. Malheureusement, il n'a pas su donner d'heure. » Max hocha la tête et s'avança. L'homme était plus grand que lui mais semblait flotter dans ses vêtements tant il devait être amaigri. Max fut frappé par le manteau coûteux et les chaussures italiennes et faites sur mesure qu'il portait bien qu'il avait cessé de les entretenir. Il paraissait épuisé, de larges cernes sombres soulignant ses yeux noirs. Sale, il avait l'air angoissé et encore horrifié (par sa découverte ou autre chose). Max reconnut son teint pâle, il avait encore le même parfois. L'homme se frotta le visage avec ses mains, l'air las. Le policier nota mentalement que ses mains tremblaient. Typique de l'état de choc. Et de l'alcoolisme. Lorsqu'il le vit arriva, le sdf tenta de se donner bonne contenance et Max perçut que cet homme regrettait, par respect pour la petite et les circonstances, de ne pas être plus présentable. Lorsque Max le regarda dans les yeux, il vit toute l'horreur et la désolation silencieuse que suscite la mort d'une enfant, d'autant plus si c'était un meurtre. Max sut que cet homme n'aurait pas fini de voir sa macabre découverte lui revenir en mémoire quand il fermerait les paupières et il espéra qu'il y survivrait. _ « C'est vous qui avez découvert le corps ? » demanda le policier. Le sdf acquiesça lentement en hochant la tête : _ « Oui, monsieur. » _ « Comment vous appelez-vous ? » _ « Alban Brömer, monsieur. » _ « Avez-vous une idée de l'heure qu'il était quand vous avez découvert la victime ? » _ « Il faisait nuit, je ne peux rien dire de plus. J'avais beaucoup bu, j'ai trébuché sur le corps sans savoir ce que c'était et quand je me suis réveillé, le matin, j'ai vu la petite... » Sa voix s'éteignit et Max lui laissa le temps de calmer sa respiration. Il n'osa pas demander si Brömer avait des enfants. Un frisson lui parcourut l'échine en imaginant ce que ça devait être pour un parent de découvrir le corps d'un enfant et de se dire que ça aurait pu être le sien. Les pensées du policier allèrent un instant à sa femme, enceinte. Il voyait sa main posée, presque protectrice, sur son ventre rond dans lequel se développait leur enfant, hors d'atteinte encore du monde extérieur. N'ayant aucune idée qu'à quelque mètres gisait le corps d'une enfant qui, elle aussi, avait été un bébé attendu dans le ventre de sa mère. Max eu la nausée. _ « Vous souvenez-vous d'autre chose qui pourrait nous aider ? Vous avez vu quelqu'un ? Vous êtes allé quelque part avant d'arriver ici ? Un bar peut-être ? » tenta-t-il.
Max savait qu'il ne pouvait plus reculer. Il ne lui restait que quelques pas à faire. Il rouvrit son calepin sur lequel il avait déjà noté l'adresse du bar que le sdf lui avait donné. Max s'arrêta en découvrant le cadavre. La jeune fille était allongée sur le ventre, nue, ses cheveux châtains répandus devant elle. Le froid avait bleui sa peau qui se trouvait recouverte d'une pellicule de glace. La pluie avait gelée sur le corps déjà froid. Sa lividité tranchait avec le lit d'herbe tendre qui l'entourait. Ses yeux verts encore ouverts étaient tout à fait vide et Max sentit la nausée le reprendre. Ses lèvres étaient cyanosées et l'on distinguait une marque violette le long de son coup. Max serra les mâchoires. Quel âge avait-elle ? Quatorze, quinze ans ? Seize peut-être ? Presque rien. A nouveau, il repensa à sa femme et à son bébé à naître. _ « Qu'est-ce qu'on a ? » demanda-t-il. _ « Et bien, à première vue, je dirais qu'elle est morte par strangulation. Entre 17 heures et 20 heures, hier soir. » Un meurtre donc. _ « C'est bien le lieu du crime ? » _ « Oui, le corps n'a pas été déplacé. J'ignore toute fois si vous réussirez à trouvez quelque chose ici, avec la pluie de cette nuit. Tout a du être lavé ! Pour l'instant, il n'y a pas de signes de lutte apparent. Pour ce qui est des sévices sexuels, je t'informerais au plus tôt. Une mort horrible... pauvre enfant ! Elle était si jeune et si jolie ! » soupira le légiste d'une voix douce. _ « Parce que si elle avait été vieille et moche ça aurait été moins horrible ? » demanda un jeune policier. _ « Oh ! Et bien, je crains que sa mort ait été toute aussi horrible si elle avait été moche. Si elle avait 80 ans, ça aurait été tout aussi choquant que quelqu'un lui hôte la vie ainsi, mais nous n'aurions pas la tristesse et l'indignation que fait naître le meurtre d'un être humain qui vient à peine d'entrer dans la vie. » répondit le légiste, le plus naturellement du monde. Bien qu'il n'est que 52 ans, le légiste avait parfois l'impression d'en avoir 100. Du fait de son métier, sans doute. Malgré tout, la mort d'un jeune restait toujours une abbération pour lui, même si le défunt avait vécu plus de malheurs ou d'expériences difficiles durant ses quelques années de vie que la plupart des adultes. Mourir – et plus encore souhaiter mourir – si jeune suscitait encore en lui une profonde incompréhension. Ainsi qu'une grande tristesse, cela allait sans dire. Sur ses réflexions funèbres, le médecin saisit le corps avec l'aide de son assistant et le déposa dans le sac. _ « Je suis vraiment navré ! » murmura-t-il à la morte avant de refermer le sac sur ses yeux clos.
Max se releva, l'air sombre. Pauvre gamine ! Il allait repartir lorsque son coéquipier l'interpela. Il le rejoignit en quelques enjambées. _ « On a retrouvé les vêtements de la fille correctement pliés à côté d'elle. » lui apprit-il. On lui montra le chemisier mauve et la jupe, ses sous-vêtements, ainsi que ses chaussures. _ « Il faudra demander à ses parents de vérifier que ce sont bien les vêtements qu'elle portait la dernière fois qu'ils l'ont vu. Enfin... dès qu'on l'aura identifié. » proposa Max que la nouvelle avait laissé perplexe. C'était pour le moins incongru de penser que le meurtrier est plié les vêtements de sa victime et les ait déposés près d'elle comme il l'aurait fait pour qu'elle puisse les retrouver quand elle se réveillerait ! Son collège n'avait pas l'air d'en comprendre plus que lui. Frustré, Max décida qu'il valait mieux rentrer au poste. Ils n'avaient plus rien à faire là...
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| | | Dr. Clarence Millet Directeur du CSHEMAS
Sexe : Nombre de messages : 2301 Age : 47 Nationalité : Français
| Sujet: Re: Plus d'écriture... Mer 2 Fév - 20:33 | |
| C'est cool Luna, j'aime tes descriptions, elles font froid dans le dos O_O! T'as déjà écrit la suite? |
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| Sujet: Re: Plus d'écriture... | |
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