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Devon ''Breaker'' Lloyd
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Devon ''Breaker'' Lloyd

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MessageSujet: /! Warning! Content's Hot /! Minuit   /!\ Warning! Content's Hot /!\     Minuit Icon_minitimeMar 25 Jan - 21:32

Je me réveille en hurlant.

Allan. Allaaaaan. ALLAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN!

C'était le seul mot que je prononçais sans cesse. Son nom. Toujours son nom. Toujours lui. Toujours son visage baigné de sang, ses os brisés, le bruit résonne encore à mes oreilles jusqu'à m'en donner la nausée. Toujours ce sera Allan qui m'obsédera. Me poursuivra. Me hantera. Cauchemars. Maudits cauchemars. Chaque nuit. C'est la même chose, la même horreur répétée. Je fuis même mon propre sommeil. Je crains de ne fermer les yeux à cause d'eux, mes cauchemars, à cause de lui, Allan. Et pourtant, je peux pas te haïr, Allan. C'est moi l'animal, toi tu es la victime. Je suis désolé...

Je me serais époumoné rien qu'à dire son nom...si un seul son avait pu quitter ma bouche. Mes lèvres ont formé son nom dans un cri désespéré, un cri qui a traversé le cauchemar qui me tenait. Un cri qui s'est tut. Un cri silencieux...les plus douloureux, ce sont les cris silencieux. Ils ne sont pas entendus, ils n'attirent pas de main secourable, ils n'apportent rien. Ni soulagement, ni délivrance. Rien que souffrance. Souffrance de solitude. Mais cette fois mon silence a un avantage: il n'y a pas une horde d'infirmiers qui entre dans ma chambre. Il n'y a personne.

''Personne...''


J'ai retrouvé l'usage de la parole, l'espace d'un instant. Un murmure à peine audible. Une voix rauque d'avoir trop crié...et pourtant rauque d'avoir échoué.

Ma voix se brise, s'étrangle, s'étouffe. Je suffoque. Je...sanglote. Les larmes roulent sur mes joues, ma respiration se hache, saccadée. Des gémissements franchissent mes lèvres sans que je ne puisse les réduire au silence. Mais je pleure ainsi seul dans ma chambre. Mes draps trempés de sueur, mes vêtements -camisole blanche et mon short immaculé- tout autant. Je tremble. C'est incontrôlable. Plus fort que moi. Je serre mes bras contre mon corps dans la vaine tentative de me reprendre. J'ai froid, si froid...

Je suis tellement fatigué. Des cernes se creusent sous mon regard sombre. Je finis par me ressaisir. Je reprends mon souffle, un rythme régulier. Du revers de la main, j'écarte toute trace de ma crise de larmes. Je frotte mes yeux vigoureusement. J'ai honte de pleurer. J'ai honte d'être faible. D'être brisé. Perdu. Isolé. Abandonné.

Je prends conscience de ma situation en regardant autour de moi. Ma chambre du CSHEMAS est inchangée. Blanche. Pure. Sobre. Pourtant elle me donne l'ivresse, le mal de tête, le mal de coeur, elle m'empoisonne. Détestable. Mais j'y suis. Redressé dans mon lit, je repousse les draps et frissonne sous le coup d'une brise fraîche créée par le mouvement. Mes pieds se balancent dans le vide lorsque j'atteins le bord du lit, juste avant de toucher le sol glacial de mes pieds. Je passe une main dans mes cheveux, les repousse vers l'arrière puis me lève enfin.

Je suis bien réveillé. Je n'ai rien à faire, rien à lire, rien pour me faire mal, rien pour oublier quoi...Mes mains sont froides. J'ai tendance à avoir facilement les extrémités gelées: mains, pieds, bout du nez. Je souffle sur mes pauvres doigts comme si je voulais me réchauffer du froid d'un dur hiver tandis que j'attendrais à l'extérieur quelqu'un qui ne sortirait plus jamais du café d'en face...

Je suis réveillé et j'ai mal au coeur, mal à la tête. J'ai un besoin qui n'est pas assouvi. Ma souffrance. Je n'ai rien pour m'endolorir. Plus de couteau, de lame de rasoir, de compas, de canif. Mes ongles sont rongés, incapables de me meurtrir. Alors je porte mon bras nu à mes lèvres et je mors. Je mors avidement dans la chair, je serre les dents, j'y planterais des crocs si j'en avais, des crocs pour me faire saigner. La peau se rougit en un clin d'oeil, la douleur se fait rapidement sentir. Je relâche, je soupire d'aise. Ça, ça faisait du bien.

Mon bras porte la marque claire et nette de mes dents. Un halo écarlate l'encadre, contrastant avec la blancheur de ma chair. J'ébauche un sourire. Qui s'efface aussitôt. N'importe qui est en mesure de savoir que je me suis mordu. Du plus absent des patients au plus alerte infirmier. Mais surtout, surtout...le Docteur Millet. Je déglutis. Mon soulagement, ma réjouissance éphémère s'était évanoui plus vite que je ne le souhaitais. Je suis sérieux à nouveau. Sombre.

Je quitte ma chambre. Traverse un couloir puis un autre. Personne en vue, personne en approche. Étrangement, je n'ai pas peur. La nuit me sécurise. La nuit me rassure....une fois réveillé toutefois. Je passe devant un nombre incalculable de fenêtres et je ne frémis pas. C'est que la nuit, les reflets s'effacent, engloutis par l'obscurité. Dieu bénisse l'obscurité!

Je m'égare dans ce centre avant de retrouver mon chemin dans une grande, très grande et vaste pièce. Des tables sont éparpillées en un ordre parfait de rangées, perpendiculaires, droites, sublimement symétriques. Je cligne des yeux, marmonne un ''Tss'' en reconnaissant la cafétéria. Il est dur de s'adapter à la vision d'un tel endroit autre que bondé de monde. C'est tellement désert, tellement calme, tellement silencieux...on ne croirait pas être au même lieu. Le poids de la surveillance accrue des infirmiers est levé, la tension relâchée, le silence apaisant et non lourd, étouffant.

Je m'avance vers une table. Un coup d'oeil au comptoir de service me montre les barreaux tirés sur le comptoir, indiquant combien l'endroit était fermé. Il devait bien être le milieu de la nuit. Je m'approche d'une fenêtre. Je n'en ai pas peur. Mon reflet apparaît une seconde puis s'estompe. Je regarde timidement au dehors, le blanc scintillant de la neige qu'éclaire la lumière blafarde de la lune. Je contemple ce spectacle un moment puis, pris de fatigue, retourne vers la table la plus près. Je me laisse choir sur une chaise, mon bras s'écroule sur la table et ma tête rejoint se bras en un instant, s'effondrant à son tour sous le poids immense du sommeil. Je dors très peu. Trop peu.

Mes yeux se ferment, mais le sommeil ne vient pas. Je le repousse. Dormir n'apporte que cauchemars, sommeil agité, troubles. Je ne veux pas encore une fois cette nuit. Je ne veux pas me débattre avec les draps à nouveau, me réveiller avec la peur qui me colle à la peau. Je suis affalé sur cette table, à demi-conscient...on dirait que j'attends. Mais je n'ai personne à attendre. Personne...

''Nobody...''


Dernière édition par Devon ''Breaker'' Lloyd le Mar 1 Fév - 18:43, édité 1 fois
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Yun Chim Dae
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Yun Chim Dae

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MessageSujet: Re: /!\ Warning! Content's Hot /!\ Minuit   /!\ Warning! Content's Hot /!\     Minuit Icon_minitimeMar 25 Jan - 23:04

Personne. Personne n’avait prit la peine de le réveiller. On l’avait laissé dormir au milieu de son repas durant toute la soirée et la nuit. On l’avait laissé dormir au milieu de tous les gens qui mangeaient. On l’avait laissé là et on s’en fichait pas mal.

Chim Dae ouvrit les yeux, déjà dérangé par ce qu’il présentait comme une situation inconfortable. Les secondes suivantes ne lui donnèrent pas tort, comme il découvrit son visage encrassé dans son souper, créant une pâte froide et gluante qui lui coula dans un œil, dans la bouche et dans le cou lorsqu’il bougea. Il grogna et repoussa le plateau, désormais inutilisable, s’essuyant la figure à l’aide d’une de ses manches d’uniforme hospitalier. Il s’imaginait déjà la scène qui devait avoir eu lieu plusieurs heures auparavant…

Chim Dae qui mange tranquillement son repas. Chim Dae qui s’écroule soudainement dans son repas. Les gens autours qui éclatent de rire. Les gardiens qui viennent empirer son cas en s’assurant bien que tout son visage est couvert de nourriture. La foule autours qui rient encore plus, histoire de s’attirer les bonnes grâces des gorilles. Puis, finalement, Chim Dae qui se ramasse tout seul, dans la grande cafétéria, comateux dans son plateau. Rideau.

Il balança son poing contre la table, furax d’avoir été encore humilié par sa condition – ça lui apprendrait à sortir de sa chambre, aussi! Presqu’au même moment, quelqu’un parla dans son dos, le faisant sursauter. Il était sur ses pieds avant de s’en rendre compte, cherchant avidement du regard qui avait été assez dément pour le surveiller jusqu’à ce qu’il se réveille finalement. En apercevant la masse qui s’étendait sur une table, quelques rangées plus loin, Chim Dae se détendit : l’autre n’avait même pas l’air de l’avoir remarqué. Pire encore, réalisa soudain Chim Dae, il semblait dormir lui aussi. Est-ce qu’on l’avait volontairement oublié là comme pour le Coréen? Une vague de compassion inonda Chim tandis qu’il se faufila entre et sous les tables vers l’autre patient.

« Hey. »

Il se pencha en travers de la table, poussant l’épaule du jeune homme nouvellement découvert du bout des doigts. Ses yeux s’arrondirent sous le contact : Chim ne s’attendait pas à rencontrer directement la peau de l’autre sous sa main. Il murmura des excuses pour stabiliser sa conscience, tout en se demandant pourquoi l’autre n’était pas plus habillé que ça. C’était probablement des habitudes de wehgukin, songea-t-il, un peu plus perdu dans ses pensées qu’il n’aurait dû. Lorsqu’il recentra son attention sur l’autre, il reçu son regard au visage, de plein fouet, comme s’il avait été frappé. Il ne dormait pas. Il ne dormait plus.

Dongsaeng.

Chim Dae sourit, embarrassé. Il ne s’inclina pas, devinant par les traits du jeune homme devant lui qui d’entre eux était l’aîné. Sa langue racla contre son palais tandis qu’il se demandait quoi dire. Il avait voulu aider quelqu’un qu’il avait cru être pris dans le même sombre complot que lui; il ne s’était pas attendu à trouver un garçon à moitié habillé assis sur cette chaise. Il n’avait pas vraiment réfléchis, en fait, à qui se trouverait sur cette chaise. Cette impulsivité l’avait emmené ici. Elle causerait sans aucun doute sa perte.

« I… »

Son anglais était encore misérable, pour toutes sortes de raisons auxquelles il s’efforçait de ne pas penser. Il maudissait sans cesse cette barrière qui l’empêchait d’exister dans ce centre. Personne ne faisait attention à lui parce que tout le monde supposait qu’il ne comprenait rien de toute façon. Il était traité comme un animal. On le baladait de salle en salle. On le nourrissait. On le ramenait à son enclos. Et ça recommençait. Encore. Et encore. Il avait une chance d’échapper au cercle vicieux. De prouver à quelqu’un qu’il pouvait rationaliser autant qu’un autre. Si ça ce trouvait, il était le moins fou du centre! Chim Dae serra les poings et ferma les yeux un instant, réfléchissant intensément. Sa langue se dénoua comme il rouvrait ses yeux, affrontant la brûlante vision de son cadet une fois de plus. Ses mots se détachèrent avec soin les uns des autres, prononcés avec attention mais sans cacher son fort accent.

« I – am – Yun – Chim – Dae. Jus’ – Chim – Dae, – ok? Me – twen-ty – one – ol’. Ni-ce – to – meet – you. »

Il soupira sans s’en rendre compte, assommé par l’effort que lui demandais toutes ces phrases. Ses doigts filèrent vers une mèche de cheveux rebelle, signe qu’il était, quoi qu’il veuille bien se faire croire, nerveux. Est-ce que l’autre avait compris? Est-ce qu’il allait le jeter, comme tout le monde s’amusait à faire? Il semblait faire plus chaud, tout à coup, et Chim ramena ses manches – encore dégoulinantes des restants de son repas – en haut de ses coudes. Il faudrait penser à aller se changer. Et à manger. Dieu… Ce qu’il pouvait avoir faim en fixant le visage de son interlocuteur. Ce qu’il pouvait faire chaud, aussi.
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Devon ''Breaker'' Lloyd
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Devon ''Breaker'' Lloyd

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MessageSujet: Re: /!\ Warning! Content's Hot /!\ Minuit   /!\ Warning! Content's Hot /!\     Minuit Icon_minitimeJeu 27 Jan - 0:16

Je marmonne quelques fois des mots avant de m'endormir. La plupart du temps, je marmonne un ''I love you'' à un Allan imaginaire tandis que je ferme les yeux, presque comme un réflexe du temps où mon frère s'allongeait à mes côtés. Son sourire me faisait fondre. Et je pouvais vraiment dire que je m'endormais dans les bras de Morphée. C'était une belle époque. Le sommeil n'était pas une préoccupation. Je n'avais aucun mal à dormir avec lui. À ce temps là, le démon était présent mais soutenable. Il ne criait pas encore que j'étais un monstre.

Ce soir, j'ai marmonné ''Nobody''...parce que je me suis imaginé seul. Erreur. Je suis moins attentif avec la fatigue dans le corps. Je suis passé à côté d'un détail important. Je ne suis pas seul. Alors que mes yeux mi-clos m'entraînent lentement dans une mer sombre, un bruit attire mon attention.

Je n'ai pas entendu ses pas venir. Je n'ai pas entendu les tables qu'il a effleurées. Je n'ai entendu que sa voix, lorsqu'il s'est avancé. J'ai pensé rêvé. Mais le contact m'a réveillé. Le contact de ses doigts froids. Sur ma peau chaude. Le contraste m'aurait arraché un sursaut, si je n'étais pas si fatigué.

On dirait que c'est lui qui a sursauté. Sa main se retire aussi rapidement qu'elle est apparue. Je l'entends marmonner. Je ne comprends rien: il parle trop bas et je ne reconnais aucun des mots audibles. Intrigué, je lève la tête de mon bras. Mon regard hagard croise ses yeux qui s'agrandissent. C'est étrange, à voir sa tête, on dirait que mes yeux lui ont fait l'effet d'une gifle. Pourtant, je ne vois pas pourquoi...

Je suis à demi-réveillé. Je dois avoir une mine magnifique! Et mes cheveux en bataille, comme toujours. Mes cernes. Mes cicatrices exposées sur mes bras nus...Je passe une main dans mes cheveux, puis sur mon visage, me massant les paupières trois petites secondes avant de laisser mon bras s'écrouler de nouveau sur la table. Je le regarde plus attentivement tandis qu'il ouvre à nouveau la bouche pour me parler.

Je le vois se concentrer. Il cherche ses mots. Vraiment fort. Ça à l'air complexe. J'en profite pour le détailler. Ses cheveux sont noirs comme la nuit. Un point commun. Ses yeux foncés, pénétrants, invitants, intrigants. Deux points communs. Ça va devenir inquiétant si ça continue! Voilà que je recommence l'humour...pourtant à peine ai-je pensé ces mots que je les retire. Menteur, va! Sa peau est plus foncée que la mienne, moi d'une pâleur de mort, son visage est sans défaut, symétrique, impeccable. Beau. Ce jeune homme est beau. Soyons franc. Attirant.

Et son sourire est magnifique.

Il semble mal-à-l'aise. À cause de moi? Naaaaan, pas possible. Quoique...je baisse les yeux. Il a l'air trop habillé à côté de moi. Mais il me semble que les asiatiques ont des moeurs un peu différent sur ce côté. Je me demande d'où il vient. De loin, c'est déjà ce que je sais. Il ferme les yeux, les rouvre. Ma vision lui semble pénible. Je me demande en quelle manière...mais je n'ai le temps de penser que je me concentre sur ces mots. Et c'est dire! Bon dieu! C'est un accent...très fort. Prononcé. Horrible. Mais...charmant. Dans son effort. Il essaie vraiment. Les mots sont bons, juste saccadés. Juste qu'il manque fluidité, assurance et prononciation. Je réprime une grimace mais laisse mon sourire se peindre sur mes lèvres. Il est mignon. Il veut se faire comprendre.

Et je comprends. À mon tour, à présent, d'être compris.

''Hey there, Chim Dah-...uuh Chim...Day?''

C'est à mon tour d'être embarrassé. Comment je prononce ça moi! Enfin, je poursuis les présentations usuelles.

''Well I'm Devon Lloyd. Devon or jus' Dev' will be more than enough. Pleased to meet you.''


Je détache moi-même mes syllabes un peu plus qu'à l'ordinaire. Just in case. Je lui donne une chance, le pauvre à l'air tout accablé du travail de parler ma langue.

''I'm nineteen''

Je ne vois pas l'intérêt de l'âge mais bon. J'ai l'habitude de tendre vers l'équité. Si je connais son âge, il peut bien savoir le mien. Il ne me sert pas à grand chose anyways. Je ne suis pas majeur. Et alors? Dans un asile, ça compte pas vraiment. Sauf pour le foutu papier signé. De toute manière, mes parents l'auraient signé. ''For your own good, my dear''. Yeah, right.

Je le dévisage ouvertement. Il s'est passé la main dans les cheveux, un tic chez beaucoup de gens. Moi-même je le fais souvent. Il est nerveux? Peut-être...et moi alors? Je suis réveillé. Mon corps commence à décongeler. Ma main se porte à mes lèvres, je commence à gruger un restant d'ongle puis je le délaisse brusquement. Je me racle la gorge. Le silence me met soudain mal-à-l'aise.

''Uhh...I'm sorry. That's so stupid but...I didn't think one second that there would be anyone awake at that hour. And certainly didn't expect to find anyone here!''

Je suis pris d'un bref rire nerveux. Bref. Très bref. Je ne ris pas. Je ne sais plus. Sérieusement, je m'attendais pas à ça.

Mon regard quitte son visage. Bon dieu! Je l'ai regardé dans les yeux. J'ai fixé son visage...j'avais même du mal à m'en détacher! Ce...ce n'est pas normal. Ce n'est pas moi. Je fuis les regards. Je me perds dans mes pensées...je m'y enferme. Pourquoi soudain je reviens à la réalité? Mes yeux accrochent sur les taches sur sa manche. De la nourriture? Un restant oui! Il avait renversé ou...dormi ou...je ne sais. Je ne lui signale pas, il doit être au courant. D'ailleurs, je détourne à nouveau le regard. Bon sang, je suis distrait. Je suis presque absent et pourtant si...conscient. C'est étrange. Vraiment étrange. Je reste muet. Mes joues me brûlent, et merde si je me mets à rougir! C'est de la confusion, rien de plus. Je suis confus, à demi-réveillé...rien de plus. Rien de plus? I'm a liar, you know...
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MessageSujet: Re: /!\ Warning! Content's Hot /!\ Minuit   /!\ Warning! Content's Hot /!\     Minuit Icon_minitimeJeu 27 Jan - 21:43

Chim Dae acquiesça lentement à chaque phrase qui sortait de la bouche de son cadet. Il acquiesça sans grimacer face à la déformation de son nom, rassuré de ne pas être le seul à avoir un accent pitoyable dans une autre langue que la sienne. Il acquiesça en répétant doucement le prénom de son interlocuteur, laissant les sons glisser contre sa langue, savourant le plaisir de les déformer comme il le voulait à ses oreilles. Dae-won. Une expression géométrique qui signifiait « grand cercle », un cercle qui, dessiné à sa surface, sépare une sphère en deux parties égales, comme l’équateur pour la Terre. Drôle de nom, pensa l’Asiatique, mais la sonorité ressemblante n’était probablement qu’une coïncidence fortuite : son prénom ne devait pas, à l’origine, provenir du coréen. Ce qu’il était en train de penser lui sauta aux yeux tandis que ses yeux erraient sans but sur le corps de son interlocuteur, l’étouffant presque sous le coup de l’émotion. Il fixait la bouche de Devon, épouvanté de ce que faisait germer dans son esprit ce qu’il avait interprété de son prénom et le rond que formaient ses lèvres alors qu’il parlait. Les cercles épousent aussi bien les sphères que les cylindres.

Depuis combien de temps n’avait-il pas été en contact avec des personnes de son âge? Depuis combien de temps n’avait-il pas été en contact avec de charmantes personnes de son âges? Il se refusa à penser plus loin et bloqua son esprit, tentant de se concentrer uniquement sur ce que Devon lui disait.

Dix-neuf.

Chim Dae pencha à nouveau la tête, incapable de dissimuler un petit sourire : il avait deviné que Devon était plus jeune, et il avait deviné juste. Dae Won dongsaeng1. Il s’arrêta un instant, laissant dériver ses pensées à nouveau. Fallait-il utiliser dongsaeng ou sunbae2? Dae Won dongsaeng? Dae Won sunbae? Est-ce que l’âge surclassait le statut « professionnel » (ou plutôt médical, dans ce cas précis)? Si Chim Dae était plus vieux, Devon était cependant entré au centre en premier. Mais vu la situation, et la façon dont il s’était introduit, le Coréen raisonna que donsaeng était plus approprié – sans toutefois s’avouer qu’il préférait, et de loin, être celui à qui l’on doive du respect plutôt que d‘avoir à se prosterner sans arrêt. Il fut satisfait de sa décision lorsque Devon commença une nouvelle phrase en s’excusant.

« Newer mind. Me – think – doctor – lose – you. »

Puis, d’un coup, comme ça, il réalisa que Devon le détaillait des yeux. Il le scannait de ses pupilles foncées, comme un détecteur de métaux l’aurait fait s’il avait passé les douanes d’un aéroport. Chim Dae avait l’impression inconfortable que son cadet pouvait voir à travers ses vêtements. D’ailleurs, les joues pâles de ce dernier rosirent légèrement, provoquant un intense malaise chez la Coréen. Il sentit son ventre le brûler et détourna le regard, mort de honte de se trouver aussi dépourvu devant l’attention de Devon. Ses yeux étaient trop noirs. On aurait dit des trous béants, dans lesquels Chim Dae se sentait aspiré. Dans lesquels Chim Dae voulait être aspiré.

Il faisait noir, il faisait chaud, il avait faim. Il se sentait à l’étroit dans ses vêtements, pourtant bien amples durant le reste de la journée. Quel bordel… Pourquoi est-ce que ses entrailles semblaient vouloir exploser alors qu’il ne faisait que discuter tranquillement avec un inconnu? Chim Dae se mordit la lèvre inférieure, les yeux fixés sur un dessin asymétrique accroché au mur, inquiet de ses réflexions. Il se sentait brûler de l’intérieur, il avait le souffle court et son cœur battait la chamade. Il crevait d’envie pour Devon.

« Me – hung-ly… »

Trois secondes de silence suivirent son commentaire avant que Chim ne réalise ce qu’il avait dit. Ses yeux s’agrandirent d’affolement et il porta ses deux mains devant sa bouche; jamais, dans toute sa vie, pareille situation ne lui avait échappé de la sorte. Il était du genre calculateur, prévoyant, malgré ses accès d’impulsivité. Il avait toujours évité de se laisser prendre en proie par ses émotions – ou ses hormones. Ne pas contrôler son sommeil l’avait rendu contrôlant dans toutes les autres parcelles de son existence – d’où la querelle sur son alimentation qui avait éclaté entre sa mère et lui, la veille de son départ pour l’Antarctique.

Combien de temps avait-il passé dans sa chambre sans contacts humains? Combien de temps avait-il laissé ses amis faire la fête sans lui? Il avait vécu dans un monde de luxe et de débauche, de richesse et de succès, et s’en était retiré du jour au lendemain. Il avait étouffé sa soif immense du monde dans la monotonie de sa chambre. Il avait oublié ce que cela faisait d’avoir un regard humain posé sur soi. Il avait oublié, répétait son docteur, il oubliait. Il avait refusé de rentrer en contact avec ses anciens amis, lorsque son praticien lui avait demandé. Chim Dae étouffa une plainte entre ses mains, qui étaient toujours plaquées sur sa bouche. Est-ce que le doc avait eu raison durant tout ce temps? Est-ce qu’il s’était vraiment fait plus de mal que de bien en se cachant?

Just like that… japhijima nan wihomhae
Just like that… goolmjoorin yasoo boda deo
Just like that.. oh hal soo eobshi nan mog mareun, aetaneun, nooni meon babo ilppon
Eonje booteonjido molla
Just like that… nan sarojaphyeo beoryeosseo
Just like that… ohae ma neol bomyeon mog mareun, aetaneun, nooni meon baboil poonya
3

Chim Dae resta sur place quelques secondes encore, immobile, dans un silence de mort. Seule sa respiration cassée prouvait qu’il était encore en vie. Et, soudainement, il tourna les talons et se mit à courir vers les portes de la cafétéria. Vers le couloir des patients. Vers sa chambre. Il courait sans bruit, comme une ombre, la terreur au fond des yeux, tenant à son contrôle de soi comme à sa vie. Il courait sans bruit, comme un fantôme, pour essayer de rattraper ce qui s’était cassé. Il lui fallait retrouver un sens à son isolement. Il lui fallait retrouver un sens à tous ses actes. Tout ça n’aurait servit à rien s’il n’était pas capable de se contrôler.

Le Coréen franchit la porte de sa chambre en coup de vent, sans prendre la peine de la refermer, sans prendre la peine d’ouvrir la lumière. Il resta debout, au milieu de la pièce, haletant et trempé de sueur. Mais l’exercice, dans toute son intensité, n'avait pas fait taire les cris dans son bas-ventre. À chaque inspiration, il se sentait comme électrocuté par le désir. Ses vêtements lui collaient au corps, comme une deuxième peau. Il ne pensait plus clairement, il restait seulement là, gémissant et haletant, souhaitant tomber endormi à ce moment, puis souhaitant avoir sauté sur Devon alors qu’ils étaient encore dans la même pièce…

_________________
1 Cadet
2 Équivalent de senpai, en japonais, littéralement « élève avancé»
3 Juste comme ça. Ne te fais pas prendre, je suis dangereux
Juste comme ça. Plus qu'une bête affamée
Juste comme ça. Oh, je suis simplement un idiot sans espoir, assoiffé et aveugle.
Je ne sais même pas quand cela a commencé
Juste comme ça. J'étais capturé
Juste comme ça. Ne comprend pas de travers
Quand je te vois, je suis simplement un idiot assoiffé, anxieux et aveugle.
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Devon ''Breaker'' Lloyd
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MessageSujet: Re: /!\ Warning! Content's Hot /!\ Minuit   /!\ Warning! Content's Hot /!\     Minuit Icon_minitimeDim 30 Jan - 18:39

Je sens que je l'ai gêné. Son visage se colore d'une teinte rosée et son regard me fuit à son tour. Il y a un instant de silence. Peu après, il semble sourire à la mention de mon âge. J'ai un léger haussement d'épaules. À peine perceptible. Je ne comprends pas son sourire. Mais...je ne m'en fous pas. Là ça devient bizarre. Je pourrais écarter cette indication mais...je ne veux pas. Je veux savoir ce qui le fait sourire. Moi? Pourquoi? Pourquoi souris-tu à cause de moi, Chim Day? Pourquoi? La question me brûle les lèvres...me brûle...brûle....

Ce sourire à faire fondre. Ce sourire me fait fondre. Ma résistance, ma réserve, la glace qui recouvre ce coeur qui a trop souffert. Je le sens battre à nouveau. Je secoue la tête, je m'y refuse. NON! Je m'étais juré. De ne pas tomber. Je me suis isolé, mes amis m'ont tous quittés. Ils ne pouvaient pas m'aider, ils ne pouvaient pas comprendre le mal qui m'affecte. Ils ne voyaient ma souffrance qu'en surface. Et lui? Lui, s'il pouvait...?

''Hahahaha...you're so naive, Devon...Devon the little Devil. And you shall suffer again, and again, and again...''


Mon sang se glace. Le rire s'élève. Derrière moi. À ma gauche. À ma droite. Partout autour de moi. Dans toute la salle, son écho résonne. Mais je suis seul à l'entendre. Il est là. Il est toujours là. Un instant, j'avais pu l'oublier. Mais cette salle est baignée du clair de lune. Elle est cadrée de vitres. Je n'ose me retourner. Je suis pris d'un frisson. Je ferme les yeux. Mon coeur a raté un battement...et son rythme s'est accéléré. Je suis pris d'un haut le coeur que je repousse immédiatement. Je retourne la tête vers Chim lorsqu'il parle à nouveau. Sa voix est salvatrice. La peur qui me terrasse s'évade au son de son accent, de ses simples deux mots. Il n'en faut pas plus pour me ramener. Réalité...garde-moi! J'implore...je me dois de l'ignorer. Malgré ce rire, ces mots blessants...

Je me force un petit sourire, indiquant que ''je vais bien''...je suis encore capable de mentir. Je regarde à nouveau les grilles au comptoir de service de la cafétéria.

''You're hungry? Too bad, you can't eat now. It's closed...''

C'est alors que je remarque, en risquant un bref regard vers son visage...en ose lever les yeux, que ses mains délicates se sont portées à ses lèvres. Plaquées contre sa bouche, empêchant tout autre mot, tout autre son, d'en sortir. Ses yeux étaient grands, magnifiques dans leur affolement. Mais qu'est-ce donc que cette inquiétude qui m'échappe? Mon coeur se serre. Ai-je fait quelque chose? Dit quelque chose? Je ne comprends pas. Je m'inquiète pour cet inconnu. Que se passe-t-il? Je fronce les sourcils, cherchant...

''What's wrong? You've seen a ghost or what?''


Je me retourne brusquement vers la grande fenêtre derrière moi, m'attendant presque à y voir quelqu'un, personne. Je reviens à ma position initiale, bien redressé sur ma chaise. Mais lui, il reste planté là. Devant moi. Sans bouger. Je me demande même s'il respire...Si, il respire. Un peu vite, un peu fort. Je peux l'entendre. Sinon, je l'aurais vraiment cru statufié. Pétrifié par le regard de Méduse. Je l'ai effrayé? Il a peut-être lu la peur sur mon visage. Il a peut-être entendu...non, il ne peut pas. Il n'y a que moi d'impliqué... Alors quoi? Qu'a-t-il donc?

Et soudain ça me frappe. Un coup de poing au visage. ''Hungry''...Il y a différentes faims. Quel idiot, je fais! Bon sang...il n'y a pas trente-six milles raisons qui motiveraient son effroi, surtout concernant deux simples petits mots...lourds de sens, très lourds. Si lourds qu'ils en ont abimé sa langue au passage. Jusqu'à la réduire au silence. Si la couleur ne gagne pas ses joues, elle envahit les miennes. Je suis muet d'étonnement. Mais autre chose se passe en moi. Autre chose s'éveille. Quelque chose que je voulais garder endormi, enfoui. Mais je ne le peux. Je ne peux pas chasser qui je suis. Je suis...attiré. Ma température grimpe en quelques secondes, mes mains deviennent moites, je ne peux plus quitter ses yeux du regard. Et pourtant je le peux, me voilà à parcourir son corps tout entier avant de me replonger dans ses prunelles. Du mois, c'est ce que j'aurais voulu. Croiser son regard, histoire d'être sûr de ce que j'y ai lu. Mais je ne peux confirmer.

Il est trop tard.

Ses pupilles ont disparu. Je rencontre le jais de ses cheveux. Il s'est déjà retourné. Il s'échappe à ma vue. Il fuit. Il me fuit. Mais il fuit aussi ce que j'ai vu dans ses yeux. Ça, j'en suis presque certain. Mais presque, ça n'est pas assez. Je dois savoir. Surtout maintenant qu'il m'a éveillé. Ce monstre qui vit en moi. Cette bête qui gronde l'intérieur, me déchire les entrailles de ses griffes, me brûle le corps tout entier. Mon sang pulse dans mes veines, mon esprit m'envoie des visions claires et indécentes que je n'ai pas le courage de repousser.

Si longtemps...je me suis tenu à l'écart. Je me suis retiré du monde pour moi. J'étais trop effrayé pour approcher les autres. Et eux aussi me craignaient. Je n'ai connu qu'une fois le bonheur d'être aimé, touché, protégé...Allan.

Hey, what up, Dev'? Wanna play hide and seek? You hide, I'll find you. And when I do...well, you're gonna lose something. You're gonna lose some clothes...you like that idea Dev'? My little devil...

Il n'est plus là pour moi. Je suis seul ici. Non, pas seul. Chim Day. Il était là. Il y a quelques secondes. Je...je suis entrain de le laisser partir! Je le laisse partir à cause d'Allan! Je...ne veux pas être seul. Je t'aime, Allan...mais j'ai droit à une autre chance. Tant que je vis. J'ai une autre chance. Laisse-moi la prendre.

''Wait, Chim! Don't...!''

Je reviens tellement brutalement à moi que je me lève d'un coup pour m'élancer à sa poursuite, oubliant totalement la table me séparant de lui. Je cogne contre celle-ci, étouffe un juron, la repousse bruyamment et fonce derrière lui. Mon esprit s'affole à l'idée de le perdre, de le voir glisser entre mes doigts, disparu, à jamais. Seul.

Les pensées se bousculent dans ma tête. Une mélodie s'insinue. Une chanson de mon répertoire musical. Des mots coulent dans mon oreille tandis que des images s'y apposent, comme aspirées par le sens des paroles...Je passe les portes de la cafétéria. Je cours, je cours, mon souffle se perd. Mes pensées avec lui...

How many times should I stop and believe in myself,
I don't believe much in anything.
I've seen enough of the pain and the shame and the blame.
I don't amout up to anything...


Je vois l'école où j'allais. Je vois ces types plus vieux que moi défiler devant mes yeux, leurs sourires narquois, moqueurs, mauvais. Leurs yeux me dardent, dédaigneux, hautains, assassins. Leurs voix me poignardent à nouveau...

Hey! Hey, Breaker! Came back to school to destroy another window? One is just not enough? Wanna go back to the hospital again?

They say the nurses are pretty cute. I haven't seen you with a girl, maybe you're just missing someone to f**k? Huh, Breaker?

You're just a freak that likes to destroy, and get hurt. Maniac, I say! Don't come around again, Devon. You're not welcomed...You're a sick guy, you belong with other crazy people. You got that?


Je l'ai frappé. Je me souviens. J'ai été suspendu pour ça. J'ai été jugé violent, troublé, dérangé...je n'ai parlé qu'une fois de ma peur des fenêtres, du démon...et ça m'a valu un psy collé à mon cas. Un écart de l'école pour un petit bout. Ça m'a fait autant de bien que de mal. Plus de moqueries, plus de batailles, mais plus d'amis.

Now I,
Rewind back to a time where I could do anything and pay any
price


Devon? It's me, Lana. Did I scare you? I'm sorry. Listen, I'm worried about you. Are you ok? Devon? Oh my god! Look what you've done to your arm!! You're bleeding! I'll get someone! Devon, don't run! Come back! We have to help you!

Je me rappelle son regard épouvanté. Sa voix qui crie dans le couloir alors que je courais. Que je courais comme en ce moment. Je sens mon pouls battre à mes oreilles. Je regarde devant moi les couloirs qui s'enfoncent dans le centre comme un sinistre labyrinthe. Où est-il allé? Je m'engage à ma droite et je prie ne pas m'être trompé.

And I,
Need time 'cause I'm starting to think that the promises ain't worth the sacrifice
.


I love you Dev'. Don't listen to those jerks. I promise I won't leave you. I won't let you alone. Strop crying now. And stop doing bad things to yourself. You gotta swear it. Yeah, I'll promise I won't leave you if you promise too, okay?


Liar...Liar...you lied. You left me...you left me alone. You broke you promise and I broke mine. And it got me here. It got me here...

There's nothing for me here...there's nothing for me here.

Non. Il y a quelque chose pour moi ici. Chim. Si lui...Si lui peut me comprendre...peut-être...peut-être que je pourrais...me donner...à nouveau...

Je tourne un coin, je vois une ombre. Je m'apprête à crier son nom. Je me ravise aussitôt. Je me rappelle que c'est la nuit. Pire, que je suis dans un asile. La dernière chose que je veux, c'est attirer l'attention sur moi. D'ailleurs j'avais complètement oublié les caméras. Je jette un regard terrifié vers la petite boîte à images accrochée au mur. Peut-être bien que la nuit, les contrôleurs sont moins alertes. Je l'espère.

He can't like you. You're a monster. A pure monster. You love other boys, you even loved your brother. That's just disgusting...so disgusting you knew you had to hide it! Pervert...insane...you are even a killer. You're a monster. Chim isn't running because he might like you. He's running because he's afraid of you. So naive...you are so naive...

Je prends ma tête à deux mains. Je serre les dents. Je réprime la douleur, je réprime sa voix dans ma tête. Je veux le faire taire. Qu'il arrête de me dire toutes ces choses. Faussetés. J'ai vu le désir dans les yeux de Chim. Je l'ai ressenti moi aussi.

''Shut up. Shut up. Shut up!''

Je marmonne faiblement, à peine audible. Et je reprends ma course. Je vois les portes des chambres défiler devant mes yeux, disparaître d'à mes côtés tandis que je les dépasse. Toutes aussi blanches, toutes fermées. Et s'il avait raison? Le doute s'installe une fraction de seconde. J'entends le rire. Je frissonne d'horreur. Non non non. Je vais voir Chim pour lui demander directement, tout s'éclaircira. Mais...et si je vois vraiment la peur dans ses yeux. Ça fera plus mal encore...Je prends ce risque. C'est décidé.

Je frêne brusquement. Une porte à ma gauche est ouverte. L'obscurité s'assombrit à un endroit précis. Je m'approche aussi silencieux qu'un chat. Je n'entends que mon coeur se débattre. Mon estomac se serre...quelque chose plus bas ne désire que de voir la forme du Coréen se dessiner à chaque pas...

And I can't go on,
And I can't explain,
What everyone's going on,
Life's falling away
.


Je ne laisserai pas ma peur dominer ma vie. Me laisser rater ma vie. J'atteins le cadre de porte. Il est là. Chim Day. Il respire bruyant, je me demande s'il est souffrant. Jusqu'à ce que je me rendre compte que je suis à peu près dans le même état. Je l'appelle doucement.

''Chim...?''

And I can't rewind,
There's no escape.


Ne me repousse pas...je t'en prie. Ne me repousse pas. Je ne te ferai aucun mal, je le jure. Je ne suis pas un monstre...je peux...me rappeler comment aimer...

It's been so long and I just don't feel the same.


Dernière édition par Devon ''Breaker'' Lloyd le Mar 7 Juin - 1:43, édité 2 fois
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Yun Chim Dae
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MessageSujet: Re: /!\ Warning! Content's Hot /!\ Minuit   /!\ Warning! Content's Hot /!\     Minuit Icon_minitimeDim 30 Jan - 22:57

Spoiler:

Un frisson d’une intensité jamais égalée vient parcourir l’épine dorsale du jeune homme à la tunique trempée de sueur froide, déchargeant une dose d’électricité dans chacune de ses vertèbres, une à la fois, lentement, comme pour faire durer la torture, s’arrêtant finalement dans le bas de son dos, au creux de ses reins. C’était, à la fois, très désagréable et très agréable. Un écho résonnait dans ses oreilles, son nom, comme répercuté à l’infini dans la minuscule pièce. Son nom, à lui, dans sa bouche, à l’autre. Suppliant, hésitant. Excitant.

« Pourquoi tu m’as suivi… J’ai pas besoin des autres… Je peux… J’ai… »

À qui tu parles Chim Dae? Qui est-ce que tu essaies de convaincre?

Effrayé, nerveux, tendu, troublé; Chim Dae ne savait plus vers quelle émotion se tourner. Il avait l’impression que ses organes internes avaient fondu, qu’ils formaient une immense bouillie brûlante. Il suffoquait de devoir respirer aussi rapidement, ses poumons s’enflammant à chaque inspiration. C’était pénible d’avoir à rester là, de réfléchir, d’essayer de réfléchir, de décider de bouger, dans un sens, ou dans l’autre. D’avant en arrière…

« Dae Won… »

Il tourna la tête derrière son épaule, découvrant qui il savait déjà présent dans la pièce. Un grand noiraud en sous-vêtements. Il se mordit les lèvres, la tension dans la pièce montant d’un cran. Ce qui se passait était évident, mais encore là, Chim Dae éprouvait quelque sorte de réticence à se laisser aller. Il ne voulait pas donner raison à son médecin. Il ne voulait pas avoir tort. Pas pour un truc aussi futile que le…

- Croyez-vous que la sexualité soit futile, monsieur?
- Docteur, je ne crois pas que…
- Répondez simplement à la question.
- On peut tous très bien s’en passer, oui!

– Pourquoi refuse-t-il tout contact avec les autres?
- Il est terrifié à l’idée de perdre le contrôle.
- …?
- Il veut être comme il doit être, mais il ne peut pas être comme il se doit. Il a donc abandonné tout ce qui pouvait présenter une part de possibilité non favorable à son équilibre. Il veut contrôler sa vie. Il a eu peur en ne la contrôlant pas entièrement.
- Et ça ce soigne?
- C’est à lui de voir s’il veut guérir.


Non. Non, non, non, non, non. Non! Impossible. C’était impossible. Jin Kyung n’avait pas raison lorsqu’il couchait avec tous ses camarades de classe. Jin Kyung n’avait pas raison lorsqu’il buvait jusqu’à en tomber par terre, inconscient. Jin Kyung n’avait pas raison de conduire une moto alors qu’il savait très bien qu’il pouvait tomber endormi à tout moment…

Jin Kyung. Chim Dae. Chacun avait essayé de combattre sa maladie de sa propre façon. Chacun échouant à sa manière. Tout ou rien. Rien et tout. Vivre ou mourir? Contrôler ou libérer? Les pensées du Coréen s’essoufflaient. Il savait qu’il n’y échapperait pas ce soir. Cette nuit, ce ne serait pas un petit jeu de pouvoir qui se jouerait. Il n’y aurait pas de perdant ou de gagnant. Ça faisait du sens? Est-ce qu’il faisait encore du sens? Est-ce qu’il n’avait jamais fait de sens?

J’ai peur Dae Won. Je suis terrifié, t’en as aucune idée. J’ai l’impression que mon cœur va exploser tellement il bat vite. Pourquoi toi? Qu’est-ce que tu as de spécial? J’ai déjà passé sur tellement de corps… Jamais je n’ai été celui qui bavait sur l’autre comme un dératé. Mon corps était satisfait, je suppose, car il ne m’en demandait pas plus que je ne lui en donnais. C’était un bon compromis : trop donner et ne rien ressentir en contrepartie. Maintenant c’est le contraire. Je suis devenue l’inverse de moi-même. C’est pour ça que je suis ici, hein? Parce que…

Ses yeux brillaient dans le noir, éclairé par la lumière qui entrait par la porte. Il s’était retourné vers Devon, tranquillement. Il était plus calme, d’une certaine façon. Quelque chose criait toujours de faim à l’intérieur de lui mais plus rien ne se battait contre pour l’empêcher de hurler. Il avait lâché prise contre un tabou qu’il s’était imposé sans se l’expliquer. Il ne se l’expliquait toujours pas.

Parce que je suis cinglé.

Sans réfléchir plus, il enleva son haut d’uniforme et le jeta dans un coin. Il dégoulinait toujours de sueur, haletant comme un cheval de course après un circuit. Devon était découpé comme une ombre dans l’ouverture de la porte. Son visage était dur à distinguer dans le clair-obscur de la pièce. Chim Dae recula de quelques pas et s’assit sur son lit. Ses pantalons n’étaient pas assez larges pour tout cacher tout ce qui se passait au niveau de son anatomie et, franchement, ça le gênait. Il avait toutes les misères du monde à se consacrer sur le moment présent, sans cesse perturbé par une image ou autre qui s’infiltrait dans sa tête. Un courant d’air froid le ramena un instant à la réalité, lui tirant un petit sourire comblé. Un murmure s’échappa de ses lèvres, tandis que son assurance reprenait lentement sa place habituelle dans sa tête – il était connu pour savoir rebondir sur ses pieds efficacement après un échec, non?

« I’m still hungry dongsaeng. »

D’accord, j’échoue. J’échoue à être Chim Dae. Vous gagnez docteur. Je ne suis pas qu’un être insensible qui peut regarder mourir toute sa famille sans broncher. Mais ça ne veut pas dire que je ne vais pas apprécier échouer. Juste cette fois. Je suis un grand optimiste au fond, vous savez? Vous l’avez toujours su. Vous savez tout ce que j’oublie, aussi. Mon nom… Pour vous, je n’aurai pas dû dormir dans ce lit, n’est-ce pas? Qu’est-ce que vous disiez déjà? « Pense à ce que tu as été et ce que tu es. Pense à l’avenir et essaie de marcher sur la ligne entre ces deux hommes. » Mais c’était sans compter mon père, doc, hein? La moto, les mecs dans mon lit, la police aux petites heures du matin; ça lui plaisait pas trop. Mais le contraire non plus. Ok, doc, je me lâche ce soir, vous voyez? Je vais faire quelque chose parce que j’en meurs d’envie. C’est toujours aussi mal que d’habitude, mais au moins je devrais être satisfait ensuite.

Tant qu’il contrôlait encore quelque chose, ça irait. Il ne se perdait pas entièrement. Mais en sentant son entre-jambe le brûler, il se demanda soudainement s’il n’avait jamais vraiment contrôlé quelque chose. Il ne contrôlait rien, sur le moment. Il était dans une chambre d’asile, à moitié nu, en compagnie d’un autre aliéné, lui aussi à moitié nu. D’accord pour le plan cul mais ensuite…

Ensuite quoi?
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Devon ''Breaker'' Lloyd
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MessageSujet: Re: /!\ Warning! Content's Hot /!\ Minuit   /!\ Warning! Content's Hot /!\     Minuit Icon_minitimeLun 31 Jan - 0:51

Qu'est-ce que je fais?

Mais, bon dieu, qu'est-ce que je fais?

Je suis là, dans une chambre d'un patient étranger parlant une langue que je ne comprends absolument pas, à moitié nu, au milieu de la nuit, dans un asile à espérer...espérer...espérer quoi? Que je puisse libérer des pulsions qui m'ont quittées depuis des mois? Mais...je suis malade! Malade, oui, c'est pourquoi je suis là. Mais je ne suis pas là pour CES raisons là. Non?

Pourquoi je suis là?

Là, devant un asiatique...là, brûlant de désir pour un mec que je connais même pas. Là, dans cette pièce, après l'avoir suivi. J'aurais du le laisser partir. Je le regretterais peut-être. Mais moins que ce que je m'apprête à faire. Moins que ce qui n'est plus contrôlable chez moi. Je ne suis plus un être de pensées, mais de sensations. Je ne réfléchis plus avec ma tête mais avec mon corps. Mon corps en manque. Comme un alcoolique sans alcool, comme un junkie sans sa dope. Je ne pense qu'à travers mon corps. L'air de la pièce se réchauffant, déclenchant un frisson au moindre mouvement. La sueur sur ma peau déjà chaude. Ma respiration saccadée, rapide, difficile. L'oxygène se fait rare. L'espace restreint, même à travers mes propres vêtements...pourquoi? Parce que ce garçon est beau. Beau, inconnu. Inconnu, c'est ça qui est bien. Il ne sait rien de moi. Encore. Mais je ne sais rien de lui. Il est cinglé, lui aussi. Sinon, il ne serait pas là.

Il ne me craint pas. Je n'ai pas peur de lui. Mais de moi. Je me demande si c'est pareil pour lui.

Bon, je l'ai suivi, je suis arrivé. Me voilà. Devant lui. À regretter d'y être. À maudire mon impulsivité. Maudire mes pulsions de vie, comme dirait Freud. Eh ouais, mes cours de psychologie me servent maintenant! Je suis là. Je suis là, et après?

Et après...?

Après...?

Je sens que je m'étrangle. Je ne sais pas. Je ne connais pas de réponse à cette question. Je ne sais pas. Je ne pensais pas. Mon corps me dit de me jeter sur lui. Mon esprit refuse. Parce que j'ai passé ces derniers mois loin loin des autres. Que je suis le gars distrait, solitaire, insensible. Antisocial. Je ne parle pas. Mais ce soir, nul besoin de mots pour combler le manque, faire taire ce qui me ferait crier, dompter ce qui me ronge.

J'avais éliminé tout ça. J'avais réussi. Dans mon monde de ténèbres. Dans mon régime de terreur. La peur des autres, du mal qu'ils peuvent me faire. Peut-être que j'ai trop écouté mon démon. Peut-être qu'il ne fallait pas....je ne peux résister pourtant. J'ai la chance. Mon regard se fixe sur ses mains...je les veux soudain. Sur moi. À moi. Je suis à nouveau saisi de fièvre...j'ai la tête qui tourne à présent. Je serre les poings pour ne pas bouger. Je me raidis, je veux résister...je le dois...je le dois?

Sa voix coule à mon oreille. Comme du miel. Douce, sucrée, je pourrais presque la goûter. Je parie que ses lèvres sont sucrées...je mords les miennes à cette pensée.

Il a parlé coréen, je n'ai rien compris. Mais j'ai senti son hésitation, sa confusion. Sa phrase...incomplète, si j'en déduis bien son long silence.

Je veux reculer, pendant que j'en ai encore le temps. Pendant que ce qui me reste de pensées est encore clair. Je n'ai pas le temps. Il...l'a dit. Il a dit mon nom. Je flanche. Son accent. Son accent est excitant. Sa façon de dire mon nom. C'est la faute de son accent. Oui, c'est ça! La faute d'un stupide accent qui...qui...sépare les syllabes de mon nom comme je ne les ai jamais entendues...je ne peux réprimer un frisson. Long frisson du bas de ma colonne vertébrale jusqu'au cou. C'est comme être frappé par la foudre. Sauf qu'on y survit. Plus ou moins. Disons le corps, oui, mais l'esprit, non...

Comment fais-tu ça, Chim? Comment arrives-tu à...me faire ressentir ça?

Il a tourné la tête. Je suis figé. Incapable de bouger. Je vois à nouveau une moitié de son visage. Voir...un bien grand mot! Il fait noir. Mais je suis habitué à l'obscurité. La noirceur n'a pas de secrets pour moi. Je ferme les yeux alors que je sens clairement l'air de la pièce s'alourdir encore davantage. On dirait qu'il fait pression sur ma poitrine, me forcer à reculer tout en me contraignant à rester. Je suis coincé. C'est horrible...et délicieux à la fois.

Masochiste? Peut-être...

You did it, Devon? I mean, really did the thing?

With who, man? Who's the lucky girl?

Yah bet she's lucky! You've seen yourself in a mirror? Tss...too humble, I tell you.

So, come on. Spit it out! You did it with a girl, right? Who? Do we know her?

What if it's not a girl...?


Ça, c'était ma voix. Il y a eu un silence. Le pire de ma vie. Je n'ai plus jamais parlé de mon orientation à mes potes après ça. Ils n'ont plus jamais posé de questions à ce sujet. C'était tabou. Clos. Fini. C'est là que les relations ont commencé à se dégrader...que j'ai commencé à douter. De mon amour. De mon attirance. De moi.

Et le monstre est apparu...

Il me dit leurs pensées. Il me dit plein de choses que je ne veux pas entendre. Plein de choses...sombres...sanglantes...méchantes...je ne veux rien entendre. Ni ses mots, ni les leurs. Ni même Chim...

Chim! Je l'oublie presque. Sa voix n'a pas résonné depuis un moment. Elle a fait vibrer chaque parcelle de mon corps. Jusqu'à mon coeur. J'entends le bruit de la glace qui se brise. J'ai perdu. Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes, mes poings serrant plus fort. La douleur seule me ramène à la réalité, elle seule peut me sauver. Pourquoi ça ne marche pas? Pourquoi elle me rapproche de lui, cette douleur?

J'ouvre les yeux. Je parviens de justesse à retenir un hoquet de surprise. Il s'est retourné. Face à moi. Ses yeux luisent dans le noir comme ceux d'un chat. Ils reflètent la lumière qui provient de derrière mon dos. Un chat. Félin. Souplesse. Agilité. Sauvagerie. Griffes...griffer...non, arrêtes maintenant, Devon. Arrêtes d'y penser...c'est...mal...

Devon, are you hurt? Show me you finger. Did you cut yourself with that kitchen knife? Oh I knew I should have cut the carrots myself. Come, we'll clean this wound.

No, Mom, I'm fine.

But, sweetie, you're bleeding. We'll fix this!

But, Mom, it's just a little cut, it's not much.

That's what they all say, and then it gets worse.

Thanks, but I don't wanna heal it...I don't wanna stop the pain...

Devon...? What are you saying...?

De son silence, il ne m'apprend rien. Je ne sais pas ce qu'il veut, je ne sais pas ce qu'il attend de moi. Je veux juste savoir s'il me veut autant que je le veux.

J'ouvre la bouche pour lui poser la question. Il me devance par ses gestes. Sa réponse à ma question mentale est tellement immédiate et inattendue que j'en suis estomaqué. Il aurait pu me gifler, ça aurait fait le même effet. Mon souffle m'est brutalement arraché. Et je ne cherche pas à le reprendre. J'ai peur qu'en expirant, la vision de Chim Day sans son haut d'uniforme ne disparaisse. J'ai peur que la vision de ce torse imberbe, au teint légèrement bronzé, aux courbes parfaites qu'on croirait sculptées du marbre même, luisant de sa propre sueur, exposé, sans plus de façon à mes yeux affamés, qui s'empressent de le dévorer, de se jeter sur cette peau dévoilée comme un fauve sur une carcasse, j'ai peur que tout ne s'évapore sous mon regard trop brûlant. Que tout ne soit que vapeur sous la braise de mes prunelles. La chambre s'incendierait que je n'en serais pas surpris.

Il recule vers le lit. Je n'ai toujours pas bougé. Il s'y assois. Je suis terriblement tenté de le suivre. Tenté. Oh oui, tenté de pécher. Horrible péché. Horrible luxure...il nous faut bien des péchés. À nous, les hommes. Chaque homme a le sien, voire les siens. Je n'en connais qu'un auquel je suis vulnérable. Mensonge. Plusieurs m'affectent. Je suis pris de colère parfois...souvent...violemment. Je suis fier mais pas bien longtemps. Je suis envieux d'autres vies, mais pas aujourd'hui. Mais celui là...ce péché là...est insoutenable.

Je le vois, splendide comme il est. Ses vêtements ne cachent malheureusement pas ses intérêts. Ha, que dire des miens! Amusant, je suis à présent celui qui est le plus décent. Quel retournement! Voilà que c'est à moi de le fixer avec consternation...de le voir ainsi peu vêtu. Ainsi, excitant. Et excité.

Get out of this room, you monster. Pervert, horrible pervert. What do you think you're doing?

Je cligne des yeux.

WHAT do you THINK you are DOING?!

Je...je...je ne sais pas!...Je suis perdu. Je désire et je suis désiré...depuis des mois, je n'en ai que pour quelqu'un qui a disparu. Et toi...toi tu me dis que je dois rester seul. Mais...je ne veux plus maintenant. Seul, c'est trop lourd à porter, tout ce poids, cette solitude qui pèse. Les secrets. Mentir, toujours mentir...

Now you shut up, and listen to me. LISTEN TO ME! Get out, before you regret it. It will give you nothing. You're just an animal. You've become an animal, yes...

Ce rire. Je n'en peux plus. Je veux qu'il cesse. Mes paupières se ferment. J'ai envie de cogner. C'est très fort comme pulsion tout à coup. Plus fort que mon désir. Je dois frapper, une fenêtre, un mur. N'importe quoi.

''So what if I'm an animal...''


Je murmure. À moi même, bien entendu.

J'espère que Chim n'a pas entendu.

Il y a un courant d'air. Et un accent coréen qui emplit cet air. J'ouvre les yeux. Je relâche mes poings. Ils sont engourdis d'avoir trop forcé. Mes paumes sont rouges, des marques d'ongle tracées à l'intérieur.

''Still hungry? hmpf...''

J'ai perdu. Je ne peux plus lutter. Le démon m'injurie, mais je ne l'entends plus. Ma main trouve d'elle-même la poignée de porte derrière moi. Je la saisis, referme la porte sans pousser complètement. Pas de clic. La porte a l'air fermée, sans l'être. Ma porte de sortie. J'assure mes arrières quand même...

Je fais un pas vers Chim. Je tremble. Mon pas est hésitant.

''Do you have any idea...what you're asking of me?''


Je lève le regard vers lui. Et en rencontrant ses yeux, je change aussitôt d'avis. J'y lis le désir que je voulais y voir. L'assurance de son regard me rassure. Repousse la peur. Un petit sourire s'accroche à mes lèvres.

''I'll show you who's hungry!''


Sans crier gare, je me rue vers le lit, franchis la distance en quelques pas. Je me jette presque sur lui, mon tibia droit cogne contre le bord du lit et mon genoux gauche s'impose sur le matelas alors qu'au même moment je prends son doux visage entre mes mains pour plaquer mes lèvres contre les siennes. Sans douceur. Mais sans violence. Juste un degré d'intensité. Qui ne cesse de monter. Pulser en moi. Ma langue cherche la sienne, elle traverse la barrière de ses dents, rejoint la sienne en quelques secondes, je l'entraîne dans une danse fiévreuse, brûlante. J'embrasse comme je frappe. Sans retenue.

Je me défais de ses lèvres, je manque d'air. Haletant, je plonge mon regard dans le sien. Je n'ai pas fait ça depuis longtemps. Je m'arrache à ses yeux pour lui faire pencher la tête en arrière. Mes mains ont glissé sur ses épaules tandis que mes lèves parcourent la ligne de sa mâchoire jusqu'à son cou, auquel j'administre de fugaces baisers, légers, ainsi que de petits coups de dents. Je sais faire preuve de douceur, aussi incroyable cela puisse paraître. C'est pourquoi avant d'être plus féroce, je veux le sentir frissonner sous moi. Et seule la douceur crée le frisson. La violence n'entraîne que la réplique immédiate.

Je m'arrête, ma langue glissant sur sa clavicule, mes mains sur ses avant-bras. Prêt à le faire tomber sur le matelas, le coucher sur le dos, d'un instant à l'autre. Je respire sur son épaule, mon souffle chaud sur sa peau. Sa peau brûlante à lui aussi. Je me sens trop habillé. Bien trop. J'ai chaud. Depuis des mois j'avais froid. Si froid...cette chaleur m'étouffe. Mais elle est si bonne...que je ne peux la chasser, je ne peux m'y refuser à la laisse monter en moi.

J'attends. J'attends sa réaction. Je ne suis pas un sauvage, je ne vais pas le violer. J'attends de voir s'il est d'accord, s'il n'est pas trop surpris de mes avances. Il l'a bien cherché. Il m'a provoqué, attiré...il a voulu que je le rattrape, ce petit affamé. Hungry, you say? I'm hungry too...

Mais qu'est-ce que je fais?!
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MessageSujet: Re: /!\ Warning! Content's Hot /!\ Minuit   /!\ Warning! Content's Hot /!\     Minuit Icon_minitimeMar 1 Fév - 17:26

On aurait dit une attaque. Un mouvement massif de troupe vers un point tactique. Un déchargement de munitions sur un ennemi depuis longtemps sous observation. Et Chim Dae fut tué sur le coup, son corps transpercé de part et d’autre par d’invisibles projectiles, mitraillé de plaisir, déchiré d’allégresse. Il sentait son corps fondre sous les lèvres de Devon. Sa peau le brûlait un peu plus à chaque nouveau contact entre son corps et la langue de l’autre. C’était plus doux que ce à quoi le Coréen ne s’était attendu de la part d’un inconnu. Très doux. Trop doux? Chim Dae sourit tranquillement dans le noir.

Ils pouvaient tous les deux se faire mal, physiquement comme psychologiquement. Ils pouvaient jouer les bêtes comme les amoureux. Ils pouvaient prendre des heures ou finir ça sur la plancher dans la minute. Ils étaient libres, en quelque sorte, de décider de l’avenir qui les attendraient après cette nuit. Cependant, qu’ils le veuillent ou non, et même si Devon sortait de la chambre à ce moment, ils étaient désormais liés. Pas comme des amis, ni comme des amants - aucun sentiment de cette nature de les liaient encore de cette façon – mais plutôt comme des êtres humains. Une autre âme que la leur avait craqué pour la même chose qu’eux, pour eux, et cela les renforceraient, d’une certaine manière. Ils étaient liés.

D’un geste brusque, Chim Dae poussa son assaillant. Fort. Pour le faire tomber. Le mouvement lui redonna tout son sang froid et il oublia à nouveau ses questions d’ordres existentielles. Avoir envie de Devon ne le rendait pas moins lui, au contraire. En évitant les contacts humains durant des mois, il s’était préservé, ou à peu près, des problèmes humains de désir et de satisfaction. Ces choses ne se contrôlaient pas aussi bien en terrain inconnu. Il resterait toujours un exemple de self-control fascinant en laboratoire, mais personne ne pouvait rester insensible à un monde incontrôlable tout en gardant toutes ses capacités cognitives. Ça ne faisait pas baisser ses envies mais ça les justifiait, ce qui rassurait Chim.

Le Coréen fit mine de se désintéresser de Devon, le laissant traîner par terre devant lui. Chim aimait le voir à ses pieds, comme ça, mais il préférait encore être violent que de tenter de l’expliquer à quiconque. Il était patient et il aimait jouer avec la nourriture. Il était comme ça; explosif quand quelque chose ne lui plaisait pas, quand quelque chose lui échappait. Même avec les plus vieux, le Coréen avait toutes les misères du monde à ne pas s’imposer comme leader. Autant pour Devon qui s’imaginait le coucher sous lui.

Abandonnant son homonyme derrière lui, Chim se leva, la tête penchée vers celui qu’il avait sauvagement repoussé. Est-ce que Devon serait vexé? Fâché? Triste? Peu importe, le Coréen saurait le faire changer d’idée. Il le ferait manger dans sa main et lui ferait aimer ça. Il n’était pas sadique, il ne voulait pas faire souffrir son cadet; il voulait s’en occuper, comme son rôle était de le faire.

- Mais hyung…
- Oppa. Appelle-moi oppa.
- Qu..?
- Oppa.
- Jin Kyung…
- Oppa!


Père était comme ça, aussi, songea Chim Dae. Il s’agenouilla au-dessus de Devon, une jambe de chaque côté de la taille de l’Anglais. Il se préparait à toute éventualité, autant à se faire frapper, que renverser ou embrasser. Son père était obsédé par le contrôle, oui, c’était de là que venait ses propres hantises. C’était un trait de leur personnalité qui les rendait agressif et excessif mais qui leur permettait aussi d’atteindre leurs objectifs – que ce soit de coucher avec un camarade de classe ou d’établir un record de ventes mensuelles. Les Yun fascinaient sans le vouloir, brillants de la lumière trouble qui illumine les succès inquiétants. Des gens étranges qui agissaient bizarrement. Chim Dae savait exactement ce qu’il était dans leurs yeux, il se voyait de la même façon parfois, lorsque l’assurance cédait le pas au doute. Une pomme empoisonnée, je suis toxique, dangereux.

Mais, cette nuit, même si le narcoleptique répondait à de vieilles habitudes, il n’en restait pas moins plein de respect pour Devon – ce qui n’était définitivement pas dans ses pré-requis pour coucher avec quelqu’un. Ça l’énervait de savoir que quelqu’un le devançait dans un bal qu’il avait finalement décidé d’orchestrer, mais cela lui plaisait en même temps. Il était habitué de se battre pour se faire entendre, pour se faire écouter. Il le faisait aussi avec Devon, pas physiquement mais mentalement, mais c’était seulement pour se calmer. Il retrouvait un environnement qu’il connaissait.

Un coup d’œil au visage de l’Anglais fit comprendre à Chim Dae que son attirance pour ces yeux noirs n’était pas sur le point de s’éteindre. Son regard donnait l’impression de transpercer les âmes et ça rendait Chim complètement fou. Ses yeux étaient immenses et noirs, si profonds; jamais il n’avait vu quelque chose de semblable. Le Coréen avait l’impression de s’y perdre. Ça le déconcentrait. Non… Ça le troublait.

Ses mains glissèrent d’elles-mêmes sous la camisole de Devon, la décollant de sa peau avec plus de douceur que Chim Dae ne voulait mettre dans ses gestes. Il fit passer le tissu par-dessus la tête l’hypnotisant, les yeux rendu troubles par l’émotion. Il avait l’impression stupide de déballer ses cadeaux de Noël, et il se sentait idiot de penser que de déshabiller Devon était un honneur en quelque sorte. Pourquoi est-ce que ça le reprenait, soudainement? Il pensait avoir régler ses cas de conscience déjà. Ses paumes parcoururent le torse nu de l’Anglais, tremblantes d’excitation. Sa tête s’approcha du visage de son cadet et il joint sa bouche à la sienne, laissant ses idées glisser d’elles-mêmes jusqu’à sa langue. Il voulait s’excuser de l’avoir poussé par terre. Son corps coula dans une position plus confortable, non plus à califourchon sur Devon, mais presque couché sur lui, sans toutefois trop être appuyé.

Chim Dae écarta un peu sa tête, essoufflé. Il avait envie de bouger. Sa patience s’égrainait et ses doigts se fatiguaient contre l’élastique des caleçons de Devon. Il passa une main sur le fin textile, rendant ses caresses soudainement plus intimes. Il aimait ce qu’il sentait sous sa paume. Ça le poussa même à murmurer à l’oreille du Blanc.

« What - you - want? »

Et cette fois son accent n’était pas en cause pour ses phrases hachées : il crevait d’excitation.
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Devon ''Breaker'' Lloyd
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Devon ''Breaker'' Lloyd

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MessageSujet: Re: /!\ Warning! Content's Hot /!\ Minuit   /!\ Warning! Content's Hot /!\     Minuit Icon_minitimeMer 8 Juin - 20:40

Je succombe. Je suffoque. Cette chaleur. Ce corps que je désire. Qui me désire.

Il y a un moment où je le sens se livrer à moi et pourtant il y a ce moment d’hésitation où rien ne se passe. Où j’attends, craignant ne l’avoir effrayé, avoir été trop brusque. J’attends et les secondes s’égrainent, atrocement lentement, insoutenables.

Et soudain, c’est le coup. Un coup dur, brutal, violent. Je suis projeté au sol. Sans préavis. Assez rudement. Douloureux. Non pas physiquement mais mentalement. C’est une gifle, une claque, un coup de poing. Un refus. Un rejet.

Il…m’a…repoussé…Il m’a repoussé…

Je suis littéralement sur le c*l. Renversé. J’ai presque atteint la porte. Mes paumes se sont instinctivement glissées derrière moi pour m’éviter de m’effondrer entièrement au sol. Je relève la tête vers lui. Je suis consterné. Confus. Trahi. Blessé. Je ne comprends pas. J’comprends pas!

It’s easy, dumbass…you know the answer…

Shut up…

Four little words…

Shut up!

You. Are. A. Monster.



Je ferme les yeux, je ne veux plus l’entendre. Mais sa voix est dans mon esprit. Son rire transperce ma tête telle une lame effilée.

He doesn’t want to bother with your sick mind. You literally jumped on him! You disgust him, pervert. Obsessed. You’re a rapist, now?

No…no…you’re lying.

He’s not looking at you. He doesn’t care. He is ignoring you. You’re nothing. Nothing but a sick bastard.

Je jette un coup d’oeil à Chim. Il me dévisage. Presque hautain. Je détourne les yeux, baisse la tête, honteux d’avoir pu croire qu’il s’intéresse à mon maigre corps ravagé. Il est vrai que je suis tout un spectacle de désolation. Mes jointures encore meurtries, mes bras parcourus de marques évidentes de mutilation, mes cernes dus à l’insomnie, mes cheveux en bataille comme la paille d’un nid d’oiseau. Je ne suis pas si beau après tout. Et je suis fou…

Je m’apprête à me lever. Quitter la pièce, regrettant d’y être entré. Regrettant d’être tombé dans le panneau à nouveau. D’avoir failli livrer mon cœur à un inconnu et risquer à nouveau de souffrir. Je me redresse sur mes coudes mais soudain il est là. Sur moi. Une jambe de chaque côté de ma taille, si proche. Je veux le repousser. Je suis pris d’une envie de violence, le jeter au sol comme il m’a fait, puis partir et ne jamais remettre les pieds en cette chambre. Mais quelque chose me retient. Et c’est cette vague de plaisir qui m’inonde. Le désir surpasse ma colère pour l’instant. Il est là, presque couché sur moi, et nous ne sommes plus qu’à quelques morceaux de vêtements d’être satisfaits, de délivrer la bête en nous. L’animal.

Et c’est surtout ses mains qui me retiennent. Ses mains qui se faufilent sous mon linge, grimpent mon torse et m’arrachent des frissons. Je me mords la lèvre inférieure, je tente de résister encore un peu. Je me retrouve bien vite débarrassé de ce tissu gêneur et je sens Chim me dévorer des yeux. Ces yeux envoûtants, sombres et lumineux à la fois. Et en ce moment surtout brillant. Brillant d’un désir brûlant. Ses prunelles flambent comme le feu. Et je m’incendie à son regard. La pièce est une fournaise, reflet de nos corps échauffés. L’air vient à manquer.

Je veux partir avant qu’il ne soit trop tard. Avant de flancher. Je saisis ses épaules, décidé à le pousser à mon tour, à lui faire mal pour ensuite fuir. Mes mains tremblent, ma respiration est saccadée, difficile. Je serre ma prise sur ses épaules, enfonçant mes ongles dans sa chair découverte, tendu, nerveux, au moment même où il se penche vers moi et s’empare de mes lèvres. Son baiser est doux et passionné à la fois. Il me gâte après m’avoir puni? Je ne comprends pas. Mais je sens mes résistances s’effondrer…

Ma main gauche abandonne son épaule, glisse le long de son bras en caressant sa peau soyeuse. Je me raidis alors qu’il entame de se coucher presque sur moi. Je dois me ressaisir mais mes pensées m’échappent! Des images se succèdent dans ma tête : nous, nus, unis. Je les chasse, je ferme les yeux mais elles persistent. Je détourne la tête de Chim, évitant un autre baiser, une autre tentation. Ma main droite se défait de son épaule, se serre, forme un poing, prêt à frapper. Oui, frapper. Ça me sortait toujours des situations pénibles que de cogner.

Mais mon poing tremble, à-demi levé. J’en suis incapable. Je ne peux frapper ce visage angélique, sans défaut. Et ses yeux, ses yeux! Qui me dévorent. M’engloutissent. Je me noie. Et j’aime ça. J’ai perdu pied comme en pleine mer. Je glisse, je glisse comme ses mains descendent vers mon bas ventre. Je vais craquer.

Non…non…n-..

La caresse est une décharge électrique. Elle traverse tout mon corps. Je soupire en rejetant la tête vers l’arrière. Je m’écroule au sol. Je n’en peux plus. J’abandonne l’idée de le blesser, j’abandonne l’idée de fuir. Je le veux. Je le veux maintenant!

''…Chim…Day…''

Un murmure à peine qu’est alors ma voix haletante. Une supplication, un gémissement. Sa voix résonne à mon oreille, mélodieuse, enivrante. Ces petits mots m’achèvent. Je cède.

''Y-yes…it’s what…I want…I…I want you…''

Les mots s’échappent de ma bouche. Je pose mes mains sur ses hanches et je remonte vers son dos. Je caresse sa peau, je passe sur ses vertèbres, je glisse mes doigts doucement puis j’appuie plus fortement. Je veux le sentir contre moi. J’appuie son torse contre le mien, je le serre contre mon corps, son désir contre le mien. Ma main droite se perd au creux de ses reins tandis que la gauche rejoint sa nuque, rapproche sa tête d’un coup de poignet et je plaque mes lèvres sur les siennes. Je l’embrasse à pleine bouche.

Ma main gauche remonte le nuque et s’enfonce dans ses cheveux raides, doux, les agrippe et les tire vers l’arrière. Je me défais de ses lèvres pour me rabattre sur son cou que j’attaque de baisers lents, suçotant même un peu la peau. Je lèche ensuite mon chemin vers son oreille et y murmure :

''You lead or…I do?''

Je souris. Je crois que je connais la réponse mais juste au cas. Être dominé ne pose aucun problème, Allan était le leader et j’adorais ça. Encore une fois, je me retrouve face à un aîné. La question ne se pose presque pas. Mais j’aime le jeu. Ce combat, cet ébat, à savoir qui dirige et qui se soumet. Je ne vois aucun mal à m’abandonner à Chim, je le veux même, mais il est toujours excitant de tenter de prendre les devants même quand on sait comment cela finira.

Je mordille son oreille en même temps que je glisse une main sur ses fesses et revenir innocemment remonter tout son dos du bout des doigts. Écartant ma tête de son cou, je le regarde droit dans les yeux avant de désigner le lit du regard. Le plancher est franchement inconfortable et j’essaie donc d’initier un mouvement. Seulement, avec lui sur moi, il faut bien que je lui en fasse part si je veux parvenir à me lever. On verra bien en même temps qui décide de la suite entre lui ou moi…
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